"Il y a de l'emploi, ça prouve que l'activité économique n'est pas éteinte." A l'annonce, le 13 avril 2010, des résultats de l'enquête annuelle sur les besoins en main-d'œuvre pour l'année 2010, Christian Charpy, directeur général de Pôle emploi, s'est montré plutôt optimiste. Au total, 1.693.300 projets de recrutement ont été identifiés pour l'année 2010 dans les 383 bassins d'emploi français (métropole et départements d'outre-mer). Près d'un employeur sur cinq (19,7%) envisage de réaliser au moins une embauche au cours de l'année 2010, ce qui correspond à 524.900 recruteurs potentiels et près de 68% comptent faire appel aux services de Pôle emploi. Parmi les métiers les plus recherchés : les métiers de la vente, du tourisme et des services, qui représentent 39% des projets de recrutement, les métiers agricoles et de manutention (18% des intentions d'embauche), les métiers liés au social et au médico-social (12%). A l'inverse, l'industrie et le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) offrent peu de projets d'embauche. Autre point important révélé par l'enquête : dans près de 50% des cas, le recruteur devrait proposer un contrat à durée indéterminée (CDI). Les intentions de recours à l'intérim sont très faibles : 3,4% des cas seulement.
Côté répartition géographique, si les quatre bassins d'emploi franciliens concentrent de fortes intentions d'embauche pour 2010, six autres bassins d'emploi (Toulouse, Bordeaux CUB, Lille, Nantes, Marseille et Nice) affichent également de bons chiffres: entre 33.534 recrutement prévus pour Toulouse et 19.649 pour Nice. D'autres zones n'ont pas cette chance. Ainsi le bassin d'emploi d'Issoudun, le plus faiblement doté en matière de recrutement, ne comporte que 344 intentions d'embauche pour 2010, 361 seulement pour Lavelanet ou encore 372 pour Ambert…
L'enquête, qui a été élargie cette année au secteur agricole et à la fonction publique, comporte également un volet sur la vision des chefs d'entreprise pour les trois à cinq ans à venir. Et là aussi, les avis sont plutôt positifs. Pour 32,7% des chefs d'entreprises interrogés, leur activité va progresser, et pour 36,5% elle devrait rester stable. Mais de fortes incertitudes demeurent : "Ce qui frappe, c'est la très grande incertitude des entreprises sur quels métiers seront porteurs ou en déclin", a insisté Christian Charpy, chiffres à l'appui : 89% des chefs d'entreprises interrogés sont incapables de citer au moins un métier qui risque d'être en déclin dans les trois à cinq ans…
Emilie Zapalski
Vers une aide individualisée en matière de formation
Concernant la formation, Pôle emploi dispose d'un budget de 400 millions d'euros. Ce budget doit permettre de former en 2010 plus de 100.000 demandeurs d'emploi. Mais l'institution compte aussi mettre en place une aide individualisée pour des personnes qui auraient des besoins de formation bien spécifiques, non couverts ni par les formations proposées par Pôle emploi, ni par celles proposées par les régions. Exemple : une formation pour devenir bijoutier. 15% des 100.000 personnes qui seront formées via Pôle emploi devraient recevoir cette aide, sorte de chèque formation, dès 2010.
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