Cent millions d'euros sur une enveloppe totale de 250 millions d'euros prévue par le gouvernement en 2023, dans le cadre du plan Vélo et mobilités actives de septembre dernier : c'est le montant du nouvel appel d'offres lancé ce 20 janvier pour poursuivre le développement d'infrastructures cyclables sur le territoire.
Ouvert jusqu'au 21 avril prochain à tous les maîtres d'ouvrage publics - communes, départements, groupements de collectivités "dès lors que le projet s'inscrit dans une politique cyclable cohérente à l'échelle du territoire et qu'il respecte les recommandations techniques en matière de sécurité" précise le ministère de la Transition écologique, "il doit permettre d'intensifier la réalisation d'aménagements cyclables identifiés comme nécessaires dans des secteurs à enjeu et coûteux du fait de leur ampleur." "Une attention particulière sera accordée aux territoires peu denses et aux outre-mer pour lesquels l'effet de levier des aides de l'État est le plus marqué", poursuit le ministère.

Lauréats connus en septembre

Un test d'éligibilité est mis à disposition des candidats sur la page de son site dédiée aux appels à projets du fonds Mobilités actives, afin d'éviter aux porteurs de projet de déposer un dossier qui ne serait manifestement pas éligible. "Ce test ne préjuge pas si le projet sera retenu ou non à l'issue du processus de sélection", indique toutefois le ministère. Le cahier des charges et les annexes de l'appel à projets sont téléchargeables sur la même page. L'annonce des lauréats est prévue en septembre prochain.
Depuis le lancement du premier plan Vélo en 2018, l'État a soutenu 933 projets d'aménagements cyclables répartis sur 500 territoires métropolitains et d'Outre-mer, pour un montant global de 365 millions d'euros de subventions, rappelle le ministère.

Au premier semestre 2023, un nouveau dispositif sera lancé pour accompagner les territoires les moins urbanisés (communautés de communes ou communautés d'agglomération) dans le déploiement de leur politique cyclable. Il s'agira d'accompagner sur plusieurs années ceux disposant d'un schéma directeur cyclable dans la réalisation d'infrastructures cyclables sécurisées. Le reste des financements de 2023 sera consacré aux stationnements sécurisés ainsi qu'à des projets vélos pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.

Nombreuses attentes de la part du Club des villes et territoires cyclables et marchables

Mais pour le Club des villes et territoires cyclables et marchables, les 250 millions du Plan vélo en faveur des infrastructures et du stationnement restent largement en-deçà des attentes, comme il l'a souligné dans un courrier récent qu'il a adressé avec les autres membres de l'Alliance pour le vélo à Élisabeth Borne. "Pour atteindre les objectifs fixés, il est nécessaire d'augmenter les investissements à hauteur de 500 millions d'euros par an avec une vision pluriannuelle et un soutien renforcé à toutes les collectivités, quelle que soit leur taille", a-t-il souligné lors d'une conférence de presse ce 18 janvier. "Les mandats municipaux se trouvent à mi-parcours et le risque est que les collectivités ne puissent engager les investissements prévus : si nous voulons que les projets d'infrastructures soient réalisés dans les territoires, il faut les accompagner", a appuyé la présidente du Club, Françoise Rossignol. Elle estime aussi nécessaire un "financement national" pour le "Savoir rouler à vélo" destiné à favoriser l'apprentissage du vélo chez les plus jeunes qui est aujourd'hui pris en charge par les collectivités territoriales. Elle déplore aussi que la réunion interministérielle destinée à coordonner les investissements vélo qui avait été annoncée lors du lancement du nouveau plan Vélo n'ait toujours pas eu lieu.
Le Club est aussi dans l'attente d'un "plan Marche". "La marche représente un quart des déplacements et mérite une politique nationale comme le vélo", insiste Françoise Rossignol. Le Club s'aligne en outre sur la récente proposition de loi sénatoriale sur le zéro artificialisation nette (ZAN) pour que les pistes cyclables soient retirées des enveloppes locales afin de ne pas pénaliser la continuité du maillage cyclable. Jacques Fernique, sénateur du Bas-Rhin et coprésident du Club, dit pour sa part "rester vigilant sur le rapport du Conseil d'orientation des infrastructures (COI) et les ambitions de l'État pour investir dans les mobilités actives et accompagner l'effort croissant des collectivités". La question est de savoir si les pistes cyclables vont être "suffisamment intégrées aux priorités". Le député Guillaume Gouffier-Valente, également coprésident du Club constate lui aussi "un petit laisser-aller depuis les annonces du plan Vélo". Il alerte notamment sur le danger de "tomber dans le mythe de la voiture électrique pour apaiser les villes". Il insiste pour que "la filière vélo se concrétise avec l'ensemble des acteurs" (voir notre article du 10 février 2022) et puisse faire partie du projet de loi sur l'industrie verte.

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