Une cinquantaine de représentants syndicaux, patronaux, des régions et des chambres consulaires (commerce et industrie, artisanat, agriculture) ont été réunis ce 19 septembre à l'occasion des "Assises de l'apprentissage", une réunion qui avait été annoncée début juillet par le président de la République. Avec la présence de quatre ministres, François Rebsamen (Travail), Najat Vallaud-Belkacem (Education nationale), Marylise Lebranchu (Fonction publique et Décentralisation) et Carole Delga (Commerce et Artisanat), l'enjeu est de démontrer une forte mobilisation sur le sujet, en vue d'atteindre l'objectif de 500.000 apprentis en 2017, contre quelque 420.000 actuellement.

Un geste supplémentaire pour les PME-TPE

Venu clôturer cette rencontre dans l'après-midi, François Hollande a annoncé que la nouvelle prime de 1.000 euros pour les entreprises de moins de 50 salariés, initialement prévue seulement pour le premier apprenti embauché, s'appliquerait finalement aussi à "tout apprenti supplémentaire". Votée en juillet, cette prime de 1.000 euros était d’abord réservée aux entreprises de moins de 50 salariés ; elle devrait s'appliquer aussi à celles de 250 salariés, a précisé le ministre du Travail François Rebsamen, à l'issue de l'intervention du chef de l'Etat. En outre, cette prime sera portée à 2.000 euros pour les très petites entreprises (TPE). La prime sera accordée "sans condition pour cette rentrée" et entrera en vigueur "dès le 1er septembre", mais elle ne sera prolongée la rentrée prochaine que pour les entreprises des secteurs "ayant signé un accord de branche", a précisé le chef de l'Etat.
Relevant "la tendance à la baisse" des entrées en apprentissage, le chef de l'Etat a toutefois estimé que "ce qui compte, c'est moins le chiffre lui-même que la qualité de la formation, de l'accompagnement permettant d'accéder à un emploi et à un véritable métier". Une étude publiée en mars 2014 révélait pourtant que le taux d'insertion des apprentis était également en baisse en 2013 (voir notre article du 7 mars 2014).

Achat public : bientôt une clause-apprentissage

François Hollande n'en a pas moins appelé une nouvelle fois à "la mobilisation de tous les acteurs" et, notamment des acheteurs publics. "La commande publique devrait tenir compte de l'effort de formation des jeunes que proposent les entreprises", a considéré le président de la République, "ce sera donc désormais une clause qui figurera dans les marchés publics".
Visant à "lever tous les obstacles" au développement de l'apprentissage, la réunion devait également aborder des sujets tels que la complexité administrative, la rémunération des apprentis, ainsi que la montée en puissance de formations dans l'Education nationale et de l'accueil d'apprentis dans la fonction publique. La veille, Najat Vallaud-Belkacem avait anticipé en adressant aux recteurs d'académie un courrier les invitant à élaborer des "plans de développement de l'apprentissage" destinés à augmenter de 50%, d'ici à 2017, le nombre d'apprentis formés dans les établissements publics.

C. Megglé avec AFP 

Les 25 propositions des régions pour relancer l'apprentissage

Dans le cadre des Assises de l'apprentissage tenues ce 19 septembre, l'Association des régions de France a formulé 25 propositions pour relancer l'apprentissage. Pour développer son utilisation, l'ARF préconise ainsi d'inscrire l'apprentissage dans les clauses d'insertion sociale de l'achat public, avec une prise en compte du nombre d'apprentis dans les critères d'attribution des marchés publics aux entreprises. L'association estime aussi qu'il faut définir des quotas d'embauche d'apprentis pour les employeurs publics.
Autre proposition : systématiser l'information donnée aux collégiens et lycéens sur les métiers, la voie professionnelle et l'apprentissage, et rendre possibles les stages obligatoires de 3e et 2nde dans les centres de formation d'apprentis. Pour améliorer la qualité du dispositif, l'ARF propose de donner davantage de compétences aux centres de formation d'apprentis (CFA), concernant les parcours de formation des jeunes (la durée notamment) et les contrôles en cours de formation.
Concernant la sécurisation du financement de l'apprentissage, l'ARF demande à ce que la répartition des fonds libres du quota de la taxe d'apprentissage entre les CFA soit confiée aux régions, pour "garantir une répartition équilibrée et neutre de la taxe." Enfin, l'ARF préconise de mobiliser davantage le programme d'investissement d'avenir sur la construction et la rénovation des locaux de formation et de flécher une partie du programme d'investissement de l'Union européenne vers la jeunesse et l'éducation et particulièrement les formations en alternance. 

Emilie Zapalski

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