Depuis novembre 2018, la feuille de route est restée inchangée : démontrer qu’un renouveau des activités industrielles est non seulement possible mais aussi souhaitable, dans des villes moyennes et des zones rurales où les dirigeants de PMI, les collectivités et l’État font converger leur action.

La France revient de loin en la matière, puisqu’en un demi-siècle, la part de l’industrie dans le PIB a été réduite de moitié. Jusqu’en 2000 prévalait une vision du « zéro usines » au sein de grands groupes industriels implantés dans notre pays.

Engagements ancrés

Le réveil d’une volonté industrielle s’inscrit dans une tendance encore émergente mais déjà notable, qui fait que depuis quelques années, les soldes de création d’emplois industriels, d’extensions ou de créations d’usines, sont à nouveau positifs en France.

Sur les 100 milliards du plan de relance lancé par le gouvernement en septembre 2020, plus d’un tiers est affecté à l’industrie. « Notre banque joue un rôle important d’intercesseur et de facilitateur dans ce contexte, à la croisée des politiques publiques nationales et des stratégies locales des collectivités », précise François Blouvac.

La première clé de ce renouveau tient au fait que les projets sont portés par les territoires concernés - et facilités par le cadre commun instauré par l’État. C’est ce que souligne l’Observatoire des territoires d’industrie dans une note :

« Le premier facteur de dynamique d’un territoire n’est pas sa population, son niveau de formation, la présence ou la proximité de grandes infrastructures, le taux d’emploi industriel. [C’est] sa gouvernance, des femmes et des hommes qui parviennent, par une forme particulière de leadership, à emmener les forces vives de leur territoire. Ils sont souvent des élus, parfois des chefs d’entreprise. Ce sont d’abord eux qui font la différence ».

 Valeurs locales

Les productions industrielles réalisées en circuits courts présentent de multiples avantages. Elles se montrent plus réactives et moins émettrices de CO2 du fait des faibles distances entre donneurs d’ordre et sous-traitants. Elles présentent plus de garanties sur la traçabilité, la qualité des produits et leurs conditions de production. Elles développent une richesse endogène, locale et régionale.

Enfin, elles sont sources de diversification. Le manque d’appareils médicaux spécialisés au début de la crise du Covid, a prouvé qu’il était possible d’adapter rapidement certaines chaines de production pour répondre à de nouveaux besoins.

« Nous finançons des études de pré-ingénierie et des cartographies d’intervenants par territoires, afin de favoriser les connexions entre les différents maillons des chaînes industrielles, commente François Blouvac. Ce travail de fond est notamment mené avec les Conseils régionaux d’Occitanie et du Grand-Est, ou avec l’intercommunalité du Grand-Chalon. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, nous soutenons une plate-forme d’ingénierie en ligne qui facilite la recherche de financements et accélère les projets industriels ».

Autre exemple : à Tarbes, la Banque des Territoires finance l’ingénierie de pré-industrialisation d’une jeune pousse spécialisée dans l’aviation électrique, qui souhaite utiliser les lignes de production du groupe Ségneré, durement affecté par le coup d’arrêt de l’aviation civile « classique ».

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