A l’est du département de la Nièvre, l’association la Coopérative des savoirs propose depuis 2012 de tisser des liens entre les habitants du pays Nivernais Morvan (198 communes, 62.000 habitants). Ce territoire de moyenne montagne, qui inclut une partie du parc naturel régional du Morvan, s’étend sur une centaine de kilomètres du nord au sud et sur 80 kilomètres d’est en ouest.

  • 13 habitants au kilomètre carré

Très rural, il se caractérise par un habitat dispersé et une densité de population de 13 habitants au kilomètre carré. La ville la plus importante, Château-Chinon, compte 2.042 habitants. La Coopérative, "université populaire et buissonnière", porte trois actions : les Rencontres de la Coop, le Réseau d’échanges réciproques de savoirs et la Fête des savoirs.

  • Au programme : l’écoute du brame du cerf, des débats ou des films

Le sous-titre de l’association - université populaire et buissonnière - prend tout son sens avec les conférences qu’elle organise, appelées "Les Rencontres de la Coop". La Coopérative des savoirs propose près de deux rencontres itinérantes par mois, à chaque fois dans des lieux différents ; par exemple, la vie rurale en Morvan depuis le Moyen-âge, au Centre européen de recherche de Bibracte ; ou, ailleurs, l’écoute du brâme du cerf avec une association de chasseurs ; ou encore la diffusion d’un film, suivie de l’intervention d’un historien dans un village. Des groupes de réflexion, appelés groupes de construction de savoirs, s’intéressent à plusieurs sujets décidés par les participants : Instruction/éducation, bioéthique, hospitalité…

  • Animer le territoire en toutes saisons

Le rythme des Rencontres de la Coop court de septembre à juin afin d’animer le territoire en toute saison ; de nombreux festivals sont organisés par ailleurs pendant les deux mois d’été. En termes d’audience, les rencontres attirent entre 25 et 30 personnes en moyenne ; l’affluence peut atteindre 60 personnes, mais dépend aussi des conditions météorologiques, très importantes dans ce territoire de moyenne montagne.

  • Un savoir égale un autre et réciproquement

Le Réseau d’échanges réciproques de savoirs est une bourse où chacun propose une offre et une demande de savoirs. "Il n’y a pas ceux qui savent d’un côté, et ceux qui apprennent de l’autre", insiste la coordinatrice, Claudie Héline. "Dans le réseau, les membres partagent la conviction selon laquelle tout le monde sait des choses et qu’un savoir égale un autre."

  • L’effet boule de neige du bouche-à-oreille

Pour initier le réseau, "nous pensions au départ que le réseau se lancerait grâce aux médias locaux, notamment la presse quotidienne et la radio, mais cela n’a pas suffi car le principe d’économie gratuite des échanges de savoirs n’est pas si simple à appréhender par les personnes, explique la coordinatrice. Les choses se sont mises en place par un effet boule de neige, les premiers membres convaincant les suivants."

  • Une centaine de personnes échangent leurs savoirs

Il ne s’agit pas d’un réseau d’experts, mais de personnes avec leurs savoirs et savoir-faire. "Il est parfois nécessaire de désacraliser le mot savoir", précise la coordinatrice. Une centaine de personnes participent à des échanges, en duo, en groupes, ponctuels ou réguliers, sous forme d’ateliers, mais surtout avec une réciprocité ouverte.

  • Cours d’allemand, randonnée à cheval, utilisation d’une scie à chantourner…

Dans le réseau, on peut ainsi trouver des demandes de conversation en allemand, de randonnée à cheval, des informations sur le reiki (soins énergétiques d’origine japonaise), la vannerie en rotin, de cours d’italien débutant, un atelier pour apprendre à se servir d’une scie à chantourner (faire des puzzles ou des silhouettes), un groupe de lecture ou de français langue étrangère (FLE). L’échange dure deux à trois heures et peut se renouveler régulièrement, ce qui crée beaucoup de rencontres.

  • Laboratoire de formation aux savoirs de base

"Ce système donne de la fierté aux participants, chacun est porteur de quelque chose d’utile ; les gens sont riches de ce qu’ils savent", poursuit la coordinatrice. Pour le président du pays Nivernais Morvan, Christian Paul, "l’association Coopérative des savoirs fait partie du laboratoire de formation aux savoirs de base du pays".

  • Une vie associative, facteur d’attractivité du territoire

Chaque année au mois d’octobre, l’association organise la Fête des savoirs. Pour sa septième édition, en 2018, elle a réuni 18 associations, 16 professionnels et 4 centres sociaux autour de 95 initiatives sur une seule journée. L’initiative a ainsi permis d’animer 26 villages du territoire. Pour y parvenir, il est essentiel à la Coopérative de développer des relais et de travailler en réseau. "Nous montons beaucoup de partenariats car cela permet de toucher plus de monde, puisque nous mutualisons nos carnets d’adresses", précise la coordinatrice.

  • Mutualiser les moyens

"Nous partageons également les moyens, qu’ils soient techniques - comme un vidéoprojecteur -, financiers - pour le défraiement des intervenants -, ou en matière de communication." Depuis 2014, l’association a formé une douzaine d’animateurs - bénévoles ou rattachés à des centres sociaux - dont le rôle est de favoriser la proximité. De quoi améliorer encore la vie et l’accès à la connaissance sur le territoire…

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