A l'occasion d'un déplacement à Toulouse et à Albi les 26 et 27 juillet, largement consacré aux musées et au patrimoine, Aurélie Filippetti a levé le voile sur ce que sera sa politique en la matière. Inaugurant au musée des Augustins de Toulouse l'exposition "Corps et Ombres : Caravage et le caravagisme européen" - organisée conjointement avec le musée Fabre de Montpellier -, la ministre de la Culture s'est félicitée de la collaboration entre musées dans le montage d'expositions d'envergure.
Dans le même esprit, elle a également évoqué la recherche de voies innovantes, face à des crédits de l'Etat qui s'annoncent nécessairement très serrés. Elle a ainsi indiqué qu'"il faut que les collections tournent et irriguent toutes les régions". Rappelant que "les collections sont un patrimoine de tous les Français", Aurélie Filippetti a affirmé qu'"il y aura un effort en faveur des musées de province en matière de circulation des oeuvres, pas seulement d'investissements". Les grands musées de Paris et d'Ile-de-France, qui possèdent la majorité des oeuvres du patrimoine national, devraient ainsi être invités à faire tourner leurs collections et leurs réserves dans les musées de province. La ministre a également appelé à une "démocratisation de l'accès aux musées", mais sans préciser sa position sur la question de la gratuité.

Patrimoine : trois missions principales pour l'Etat

Le lendemain, Aurélie Filippetti a visité le musée Toulouse-Lautrec à Albi, rouvert dans son ensemble à l'issue de plus de dix années de travaux (qui ont toutefois peu interrompu son fonctionnement). La ministre a exposé les grandes lignes de sa politique en matière de patrimoine et indiqué "les trois axes d'intervention à [ses] yeux également essentiels de l'administration placée sous [son] autorité".
Elle a tout d'abord indiqué que la première mission de l'Etat consiste à "assurer la cohérence de la politique publique du patrimoine", notamment grâce à "l'application de règles identiques aux archives, musées, monuments ou objets archéologiques quelle que soit leur localisation sur notre territoire". La seconde mission de l'Etat est celle d'expertise et de conseil. Sur ce point, la ministre a précisé que "le rappel par les services de l'Etat des normes de traitement scientifique et culturel du patrimoine n'a de sens que s'il s'accompagne d'un appui aux différents acteurs, afin de leur permettre de respecter ces normes".
Le troisième volet de l'action de l'Etat concerne l'investissement. Sur ce point, Aurélie Filippetti n'a pas caché que "le rétablissement de l'équilibre des finances publiques, qui constitue une priorité pour le gouvernement, demandera des efforts importants, y compris dans le domaine du patrimoine". Elle a cependant affirmé qu'elle "souhaite ardemment [que l'Etat] puisse continuer à contribuer, demain, notamment grâce à ses crédits d'intervention, à la mise en valeur de ce patrimoine exceptionnel dont notre pays a la chance de bénéficier". Elle a également insisté sur "la synergie avec les collectivités territoriales et les personnes privées". Adoptant un ton plus conciliant que dans la récente polémique sur le rôle de la Fondation de Wendel dans le soutien au Centre Pompidou Metz, la ministre de la Culture a tenu "à affirmer une nouvelle fois [son] attachement au régime fiscal du mécénat", ce dernier se voyant qualifié de "soutien essentiel à l'action de l'Etat et des collectivités".

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