La manifestation a été initiée en 1998 lors de la création de communauté de communes du Pays rochefortais, devenue au 1er janvier 2014 Rochefort Océan (25 communes, 65.000 habitants), depuis sa fusion avec la communauté de communes du Sud Charente. C’est un élu local et le président d'une association culturelle qui ont lancé ce projet. Avec une idée forte : créer chez les habitants un sentiment d'appartenance à un territoire commun.
Pilotage de l’intercommunalité et très forte mobilisation de bénévoles
Le festival se déroule à la mi-mai sur un site unique, dans une commune différente chaque année. Un an de préparation est nécessaire pour mettre au point ce week-end d’évènements qui exige une ingénierie et une organisation désormais bien rodées.
Le pilotage est assuré par la communauté d'agglomération qui consacre un agent à trois quarts de temps pour animer la démarche. Un partenariat technique et artistique a été noué avec un prestataire, spécialiste de la mise en lumière, qui met à disposition une équipe de 8 techniciens, un régisseur lumière et un metteur en scène. Il faut mobiliser environ 300 bénévoles à chaque édition. Les plus petites communes (quelques centaines d'habitants) sont soutenues par les services techniques des villes plus importantes.
A l'issue de chaque édition, la commission culture de l'EPCI dresse un bilan sur lequel le conseil communautaire s'appuie pour délibérer sur la poursuite du projet et fixer le budget de principe. L'appel à candidatures est ensuite lancé vers les communes du territoire, puis le travail de construction de la manifestation avec la commune d'accueil peut alors débuter.
Mise en lumière : un projet construit avec la commune d'accueil et les habitants
"En accueillant la manifestation, la commune s'engage à mobiliser ses habitants et associations tout au long du projet et à mettre à disposition un soutien technique municipal", indique le responsable du service culturel à Rochefort Océan, Sébastien Bertinet.
Une première réunion générale d'explication du projet se tient à l'automne sur site. En parallèle, le metteur en scène et le régisseur lumière définissent la zone précise de mise en lumière. Sur ce périmètre, ils rencontrent un par un les habitants prêts à ouvrir leurs portes pour la soirée. "Une vingtaine de particuliers ouvrent leur jardin au public à chaque édition. Nous signons avec chacun une convention d'utilisation temporaire des lieux qui les déresponsabilise en cas d'accident sur site."
A partir de la seconde réunion générale en fin d'année, le travail en mode projet se lance avec différentes commissions thématiques : communication, circulation, restauration... 300 bénévoles sont ainsi mobilisés pour accueillir le public chez eux, assurer la restauration ou la circulation. "Nous travaillons à partir des forces vives et des ressources existant dans la commune - associations, patrimoine bâti - et chaque édition prend ainsi une coloration différente."
Accompagnement des groupes culturels amateurs par un professionnel
"Le principe de Cigogne en fête, c’est aussi de présenter des créations originales de troupes de théâtre, écoles, groupes de musique ou de danse, à 80% locales", souligne le responsable du service culturel. Les formes présentées sont courtes (15-20 minutes) et sont présentées plusieurs fois dans la soirée, de façon à inciter les spectateurs à déambuler sur le site mis en lumière. Durant les 5 mois précédant la manifestation, un metteur en scène professionnel accompagne le travail des troupes : écriture des textes, répétitions. "En confrontant ces troupes au public, notre objectif est la montée en qualité de leur proposition." En complément, l'EPCI commande également quelques spectacles à des professionnels (spectacles de feu...)
Laboratoire pour une politique culturelle communautaire
Au fil des ans, Cigogne en fête est progressivement devenu un laboratoire de la construction d'une politique culturelle communautaire. Aujourd'hui les troupes de théâtre se sont fédérées en association pour le prêt de matériel et la formation, les tarifs des écoles de musique sont harmonisés et Rochefort Océan porte un projet commun de candidature Pays d'art et d'histoire (élargissement du label aujourd'hui centré sur Rochefort, Ville d'art et d'histoire). Depuis cette année, Cigogne en fête est aussi financé par l’Etat au titre des Grands Sites de France (Estuaire de la Charente – Arsenal de Rochefort), considérée comme emblématique du territoire. Conçue pour ses habitants, la manifestation pourrait bien devenir bientôt le porte-étendard touristique du territoire communautaire.
Cigogne en fête : pourquoi ce nom ?
La manifestation a pris ce nom car la région constitue le deuxième site de nidification des cigognes en France après l'Alsace. Par ailleurs, la présence de cigognes est un indicateur de qualité environnementale.
Eléments financiers
Le cout total du festival Cigogne en fête est de 133.000 euros TTC. La répartition des apports financiers est la suivante : Rochefort Océan 64% ; conseil régional 11% ; conseil général 11% ; Etat/Dreal 10% ; partenaires privés et commune d'accueil, 4%
Claire Lelong pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info
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