"La totalité du budget 2023 du fonds Chaleur, soit 601 millions d'euros, a été engagée", a annoncé ce 8 juillet l'Ademe, qui gère le fonds depuis 2009. Ce programme a permis d’accompagner près de 1.400 installations l'an passé, contre 900 en 2022. "Cette hausse s’explique essentiellement par la montée en puissance des contrats chaleur renouvelable, permettant l’accompagnement de nombreux projets de petite taille en milieu rural, valorisant principalement de la ressource biomasse", a précisé l'Agence.

Plus de 300 km de réseaux de chaleur financés

Le fonds Chaleur est majoritairement utilisé pour subventionner les investissements (513 millions d'euros) et dans une moindre mesure les études, pour financer des actions de formation ou de communication. Derrière les chaufferies biomasse (221 millions d'aides à l'investissement), les réseaux de distribution de chaleur ont représenté l’un des premiers postes du budget du fonds. Les 198 millions d'aides qui leur ont été apportés ont permis de financer 337 km de réseaux. Le fonds a aussi soutenu les géothermies (surface et profonde) à hauteur de 59 millions d'euros, les équipements de récupération de chaleur fatale (25 millions d'euros), le solaire thermique (22 millions d'euros) et les équipements de valorisation du biogaz par injection au réseau (8,5 millions d'euros).

"Les projets ayant bénéficié des aides à l’investissement du fonds Chaleur 2023 permettront de produire 2,82 TWh/an de chaleur renouvelable et de récupération additionnelle", a indiqué l'Ademe. C’est la biomasse énergie qui contribue le plus à cette production de chaleur (47 %), suivie par la récupération de chaleur fatale (28%), puis par la géothermie (12%, en hausse de 47% par rapport à 2022) et le solaire thermique (2%) dont la production thermique a plus que doublé par rapport à 2022. Les émissions annuelles évitées par ces nouvelles installations s’élèvent à environ 626.000 tCO2/an.

Plus de 8.500 installations aidées en 15 ans

"Depuis 15 ans, le fonds Chaleur a permis d’aider plus de 8.500 installations d’énergies renouvelables et de récupération (EnR&R) dont 3.800 km de réseaux de distribution grâce à 4,28 milliards d’euros d’aides, ayant généré près de 14 milliards d’euros d’investissements", souligne l'Ademe. Cela représente près de 45,4 TWh/an de production additionnelle d’EnR&R, soit l'équivalent de la consommation de chaleur d’environ 5 millions de logements. "De plus, les programmes France Relance et France 2030 ont permis d’accompagner la production de chaleur à partir de biomasse pour la cible industrielle à hauteur de 6,4 TWh/an, poursuit l'Ademe. Le bilan cumulé de l’ensemble de ces dispositifs conduit à une production thermique additionnelle de 52 TWh/an."

Malgré une part de chaleur renouvelable et de récupération en France métropolitaine en hausse ces dernières années (24% en 2021, 27,2% en 2022), les besoins de chaleur, qui représentent aujourd’hui 43% de la consommation d’énergie en France, sont encore majoritairement couverts par des énergies carbonées et importées (gaz, fioul, charbon). Mais pour l'Ademe, le fonds Chaleur est "l’un des leviers les plus efficaces pour la décarbonation et la baisse de la dépendance aux fossiles" avec une "efficience moyenne 2023 de 48 E/tonne de CO2 évitée, et de 36 E/tonne de CO2 en incluant les dispositifs biomasse BCIAT et BCIB de France 2030". Le ratio de l’aide rapportée à la production additionnelle sur 20 ans est de 10,7 euros/MWh, a estimé l'agence.

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