L'économie européenne perd chaque année près de 100 milliards d'euros, soit 1% du PIB européen, du fait de l'augmentation du trafic dans les centre-ville : encombrements chroniques, temps perdu, nuisances environnementales. Le sujet préoccupe l'Union européenne depuis de nombreuses années, mais un nouveau pas a été franchi par la Commission européenne, le 25 septembre, avec la publication de son livre vert sur la mobilité urbaine. Le document servira de fondement à une vaste consultation qui s'étalera jusque mi-mars 2008, ainsi qu'à un grand plan d'action programmé pour l'automne 2008.
Le livre vert constitue une étape supplémentaire dans le processus de réflexion de la Commission. Il succède à une consultation des parties prenantes, une consultation par internet et l'organisation de conférences et ateliers techniques pour réfléchir à des villes européennes plus fluides, moins polluées et à des transports urbains plus intelligents, accessibles, sûrs et sécurisants.
Les nouvelles propositions de Bruxelles cherchent à généraliser des solutions déjà testées avec succès dans certaines villes : promotion du covoiturage, de la marche et du vélo, stationnement gratuit en périphérie ; parc-relais (park and ride), péages urbains, instauration d'"évaluations de l'incidence sur la mobilité pour les projets d'infrastructures de grandes envergure" et de plans de mobilité propre pour les promoteurs.
Temps de vie
La création d'un label pour les villes pionnières et un système d'échange de quotas sont aussi à l'étude. Cette approche intégrée des modes de circulation urbains pourrait aller jusqu'à la redéfinition du "temps de vie" des citoyens européens : télétravail et téléachat font ainsi partie des solutions envisagées.
Il existe déjà un socle européen de mesures financières et juridiques dans le domaine des transports urbains avec, entre autres, une contribution du Feder et du fonds de cohésion à hauteur de 8 milliards d'euros environ entre 2007 et 2013. 9,5 milliards d'euros supplémentaires sont réservés pour des projets intégrés de développement urbain et rural qui peuvent inclure des investissements en matière de transports. La problématique du "transport urbain durable" est ainsi souvent un des axes prioritaires de nombreux programmes opérationnels (PO) Feder pour 2007-2013. La Banque européenne d'investissement, quant à elle, prête chaque année 2,5 milliards d'euros à des projets de transports urbain et a ainsi contribué au financement du futur tramway de Marseille. De quoi inciter les collectivités à prendre part à la consultation pour peser en faveur du renforcement de l'action européenne dans ce domaine. Les processus de consultation précédents ont déjà tous confirmé l'existence d'une forte attente de la part des acteurs pour la définition d'une réelle politique en matière de mobilité urbaine.
Gwenaëlle Radosevic / Welcomeurope
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