Répondant lors de la séance exceptionnelle de questions au gouvernement, le 19 mars à l'Assemblée nationale, Julien Denormandie avait annoncé le recours à des hôtels pour héberger les personnes sans abri et la création de 80 sites pour accueillir les personnes sans abri "qui auraient malheureusement été infectés par le Covid-19, mais qui n'auraient pas besoin d'aller à l'hôpital car leurs symptômes ne seraient pas graves" (voir notre article ci-dessous du 19 mars 2020).
Dans un long communiqué du 20 mars, le ministre de la Ville et du Logement revient sur ces mesures, en apportant plusieurs précisions. Il confirme ainsi le déblocage d'une enveloppe d'urgence de 50 millions d'euros pour l'hébergement. Il réaffirme aussi que "le gouvernement mobilise le secteur hôtelier et réquisitionne des places d'hébergement supplémentaires pour mettre à l'abri les personnes à la rue". Pour cela, le ministère travaille avec des associations, des collectivités et des entreprises, "pour identifier de solutions d'hébergement supplémentaires, dans des équipements publics, des hôtels ou des bâtiments devenus vacants du fait de la crise sanitaire ou pour appuyer la distribution de denrées alimentaires".
Le premier centre évoqué par le ministre dans sa réponse à l'Assemblée le 19 mars est le centre Kellerman dans le 13e arrondissement de Paris, réquisitionné le jour même par le préfet de région Île-de-France et qui doit disposer "à terme" d'une capacité de 170 chambres. De son côté, le groupe Accor a déjà identifié 600 places dans ses hôtels, dont 200 en région parisienne. Après une téléconférence avec les représentants du secteur de l'hôtellerie, le 20 mars après-midi, le dispositif devrait encore monter en puissance, les fédérations du secteur s'étant engagées à identifier avec leurs adhérents les places disponibles sur l'ensemble du territoire (voir notre article ci-dessous du 18 mars 2020).
Julien Denormandie précise au passage que ces places "viennent s'ajouter aux 157.000 personnes qui sont actuellement hébergées dans des centres, dans des places financées par l'État et gérées par les associations. Les structures d'hébergement doivent rester ouvertes afin de pouvoir continuer à héberger les personnes en situation de détresse".
Du côté des centres dits "de desserrement", pour accueillir des sans-abri atteints par le Covid-19 mais ne nécessitant pas d'hospitalisation, les premières ouvertures se sont faites le 20 mars dans le 14e et le 18e arrondissements de Paris, avec une capacité de 150 places. Un autre centre de 50 places a déjà ouvert en Haute-Garonne, en lien avec la ville de Toulouse. Et "ce déploiement va s'accélérer dans le reste du territoire dans les prochains jours, à raison d'au moins un par région". Comme il l'avait indiqué devant l'Assemblée et devant les associations (voir notre article ci-dessous du 18 mars 2020), Julien Denormandie a confirmé que "plus de 80 sites ont été pré-identifiés dans toute la France par les préfets pour un total de 2.875 places et font l'objet d'une analyse approfondie, en lien avec la direction générale de la cohésion sociale".
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