Au départ...
La communauté de communes se trouve sans réponse face à la demande d'activités de loisirs liées à l'enfance. Les élus sont confrontés à la géographie singulière du territoire : une grande superficie et des communes éloignées. De fait, les enfants résidant dans les trois communes limitrophes au Rhône se tournent vers les structures de loisirs de cet autre département.
Il est donc décidé de rapprocher les communes du canton et de tisser davantage de relations entre elles en créant une offre globale, pour toute la communauté, autour de la garde des enfants et de leurs loisirs. Ce choix répond à la demande des familles ainsi qu'aux sollicitations d'un centre social d'une commune du Rhône, centre dans lequel les enfants du canton de Belmont-de-la-Loire sont inscrits sur liste d'attente. Des débats ont lieu au sein de la communauté de communes : des élus expriment leurs réticences vis-à-vis du projet car la mise en place de ces nouveaux services implique une réflexion sur la question des transports.
Dans la perspective de mettre en place un contrat enfance et un contrat temps libre avec la caisse d'allocations familiales, la communauté de communes confie en 1998 à l'association Les Francas la réalisation d'un diagnostic préalable. Celui-ci met en évidence la nécessité d'implanter localement un centre de loisirs sans hébergement (CLSH) et un relais assistantes maternelles. A la même période, les élus se rendent sur le territoire proche de la communauté de communes du Pays de la Pacaudière pour profiter de son expérience en la matière.
En cours de route...
La communauté de communes choisit d'administrer elle-même les deux services. Le centre de loisirs sans hébergement est créé en 1999 sur trois sites. Dès le premier mois de fonctionnement, son succès est assuré par un bon niveau de fréquentation. Il est décidé d'étendre sa période d'ouverture aux petites vacances scolaires (exceptées celles de Noël) sur deux des trois sites, en instaurant un système de ramassage dans chaque village.
Le centre de loisirs sans hébergement propose aujourd'hui :
- l'accueil des enfants âgés de 3 à 11 ans, durant une quarantaine de jours dans l'année répartis sur quatre périodes différentes (février, avril, juillet et octobre) et dans trois villages de la communauté ;
- l'accueil des adolescents de 12 à 18 ans pour 37 demi-journées de fonctionnement, 16 journées complètes et 10 veillées, réparties sur les quatre mêmes périodes de vacances.
A chaque période de vacances, un thème est choisi en accord avec l'équipe d'animation, thème auquel les différentes activités proposées se réfèrent. Les enfants qui fréquentent le centre de loisirs sans hébergement résident à 86% sur le territoire intercommunal. Des mini-séjours sont mis en place en juillet pour les enfants de 6 à 8 ans et de 9 à 11 ans. Ils s'étendent sur trois jours et deux nuits dans un camping. Une vingtaine d'enfants y participent chaque année. La communauté de communes a organisé deux camps en juillet durant cinq jours, destinés d'une part aux enfants de 7 à 11 ans, d'autre part aux adolescents de 12 à 14 ans. Ils sont centrés sur la pratique d'activités sportives.
Pour son fonctionnement, le centre de loisirs a recours à plusieurs systèmes de transport :
- l'utilisation du minibus d'une association familiale pour permettre le ramassage des enfants de 3 à 11 ans de quatre communes ;
- la mise à disposition du minibus de la commune-centre, Belmont-de-la-Loire, pour les activités liées aux adolescents ;
- la location d'un minibus pendant les vacances d'été pour les activités et les camps destinés aux adolescents ;
- la location d'un autocar pour les sorties ponctuelles du centre de loisirs.
Le relais assistantes maternelles, quant à lui, est ouvert depuis 2000 et dispose d'une animatrice à mi-temps. Il est implanté sur la commune centre mais fonctionne aussi sur une autre commune. Trente-trois assistantes maternelles agréées y adhèrent. Le relais a pour mission de "créer un environnement favorable aux conditions et à la qualité de l'accueil des enfants à domicile". Il se veut un lieu d'accueil, de rencontre, d'information et d'écoute, tant pour les assistantes maternelles que pour les parents.
Plusieurs activités y sont proposées : l'accueil, des ateliers d'éveil tous les quinze jours sur chaque site, le prêt de jeux, des temps d'analyse de la pratique professionnelle. Ce relais est aussi en réseau avec ceux du Roannais (site internet commun), ce qui permet des échanges de pratiques à travers des temps collectifs, mais aussi la mise en place aussi de formations pour l'animatrice et les assistantes maternelles, telles que l'attestation de formation aux premiers secours. Enfin, le recrutement d'une animatrice jeunesse en 2001 a suscité une nouvelle organisation et une dynamique pour les jeunes de la communauté. On y recense maintenant huit associations et/ou groupes de jeunes. Chaque groupe anime ses propres projets mais l'animation territoriale favorise la mobilisation des jeunes et la concrétisation des projets.
Les moyens mobilisés et les partenaires...
La communauté de communes a recruté du personnel au fur et à mesure de la mise en place de sa politique et du développement des actions. En 1999, une coordinatrice Enfance Jeunesse est recrutée pour la mise en oeuvre des contrats enfance et temps libre. En 2000, l'ouverture du relais assistantes maternelles nécessite l'embauche d'un éducateur de jeunes enfants (à mi-temps ). En 2001, la communauté recrute une animatrice jeunesse titularisée à mi-temps, puis une deuxième animatrice à temps complet dans le cadre du programme "nouveaux services-emplois jeunes", chargée de diriger le centre de loisirs sans hébergement. Ces effectifs sont complétés par les stagiaires du brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur (Bafa), en situation pratique, que le centre de loisirs sans hébergement accueille régulièrement.
D'autres moyens sont par ailleurs mobilisés au sein du territoire :
- l'association de basket de Belmont-de-la-Loire met à disposition un éducateur sportif ;
- l'association de pétanque de Belmont réalise plusieurs interventions ;
- les communes mettent à disposition des locaux, des véhicules ou du personnel ;
- l'Education nationale prête du matériel et fournit des locaux ;
- les écoles sont sollicitées pour distribuer les programmes d'activités.
En 2002, les dépenses d'investissement de la communauté de commune pour sa politique liée à l'enfance et à la jeunesse ont atteint 122.500 euros, y compris la réhabilitation d'un immeuble pour le relais assistantes maternelles. Les dépenses de fonctionnement se sont élevées à 150.000 euros. Pour suivre la mise en oeuvre de sa politique, la communauté de communes a constitué un comité de pilotage qui réunit des élus, des parents, des directeurs d'école, des représentants d'associations locales, la direction départementale de la jeunesse et des sports (DDJS), la caisse d'allocations familiales et Les Francas.
Les partenaires sont :
- la CAF, qui finance et anime les contrats enfance et les contrats temps libre ;
- la DDJS, qui finance et anime le contrat éducatif local ;
- le conseil général, qui joue un rôle de conseiller et de soutien technique et financier ;
- la Mutualité sociale agricole, également soutien technique et financier ;
- le conseil régional, co-financeur de l'action ;
- l'association Les Francas, en tant que consultant extérieur et pour son accompagnement dans la réalisation du diagnostic ;
- un centre social communal, lié à la communauté par une convention qui définit l'accès des enfants du territoire aux services proposés par le comité d'animation du centre social ;
- l'Education nationale ;
- les familles, notamment à l'occasion du diagnostic préalable ;
- les comités d'entreprises.
Pour quels résultats...
Grâce à un bon diagnostic préalable, à la prise en compte des caractéristiques géographiques du territoire et des contraintes que ces services imposaient en termes de transport, l'action a diposé de réels atouts au départ. Les aspects les plus appréciés sont :
- la qualité des programmes d'activités de loisirs proposés aux familles,
- la proximité et la mobilité : trois sites, un minibus ;
- la compétence du personnel permanent et saisonnier ;
- l'accueil des enfants résidant hors du territoire intercommunal.
En revanche, le transport des enfants sur le territoire pose toujours problème. L'achat d'un véhicule polyvalent reste à envisager.
La communauté de communes est principalement connue de ses habitants par son centre de loisirs : le nombre d'enfants et d'adolescents concernés oscille entre 60 pendant l'hiver et 110 l'été, et les demandes ne cessent d'augmenter. Le relais assistantes maternelles a, quant à lui, un taux de fréquentation très enviable par rapport à d'autres structures voisines. Il a de plus permis la création de liens entre les assistantes maternelles du territoire. La politique en faveur de l'enfance et de la jeunesse a aussi suscité des collaborations entre la communauté et les enseignants.
Et aujourd'hui ?
La communauté de communes prévoit la réhabilitation d'un bâtiment dans la commune centre pour accueillir le centre de loisirs sans hébergement. Elle prévoit aussi une aide pour réhabiliter deux autres sites auprès des communes concernées.
Martine Fayot, consultante
Le conseil des élus
"Il est important de délocaliser les services au sein du territoire et d'organiser le transport des enfants afin que les activités proposées profitent au plus grand nombre."
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