Hasard de calendrier, New-York et Lyon se sont faites indirectement écho cette semaine. Tandis que Lyon accueillait le forum international Global City autour de l'idée de "ville durable", New-York organisait le "C40 Large Cities Climate Summit", un sommet des grandes métropoles mondiales consacré au climat. Deux rendez-vous pour, au fond, le même message : les villes sont bien aux avant-postes de la lutte contre le réchauffement climatique. Ne serait-ce que parce qu'à l'échelle planétaire, "alors qu'en 1950, un homme sur dix habitait la ville, aujourd'hui, c'est le cas d'un homme sur deux et la proportion passera à deux sur trois en 2013", tel que l'a rappelé Gérard Collomb, maire de Lyon, en ouverture de Global City. Et parce que les villes, tout en ne représentant que 1% de la superficie du globe, "sont à l'origine des trois quarts des émissions de gaz carbonique", a pour sa part insisté à New-York Ken Livingstone, le maire de Londres.
"Quelles que soient les discussions en cours au sein de nos gouvernements, nous les villes n'allons pas attendre", a poursuivi le maire de la capitale britannique, souvent citée en matière de lutte contre la pollution pour l'instauration en 2003 de son péage urbain, en appelant à un front commun des villes. Même credo du côté, par exemple, du maire de Toronto, David Miller : "Quand les gouvernements nationaux ne mènent pas la bataille, les villes doivent la mener." Michel Delebarre, président de la communauté urbaine, intervenu mardi à Global City, n'a guère dit autre chose : "Je ne crois pas, en tant que responsable d'une grosse agglomération, que d'autres viendront s'occuper de développement durable sur notre territoire - ni le national, ni l'Europe".
Plusieurs villes représentées à New-York ont fait état de leurs programmes pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. En sachant que le maire de New-York lui-même, Michael Bloomberg, a récemment proposé un plan visant à réduire de 30% ces émissions d'ici à 2030, avec au centre du projet, là aussi, un péage de huit dollars imposé aux voitures entrant dans Manhattan.
De nombreux représentants des milieux d'affaires avaient été conviés à New-York, l'un des objectifs du sommet étant aussi de témoigner du bienfondé économique de la lutte contre le changement climatique - d'inciter le secteur privé à s'impliquer toujours davantage dans des projets "verts", qu'il s'agisse de solutions techniques ou de dispositifs financiers. L'idée est entre autres de développer "des initiatives conjointes s'appuyant sur le potentiel économique combiné de ces grandes villes".
Les acteurs privés étaient de même très présents à Global City (investisseurs, urbanistes, aménageurs, prestataires de services urbains...), les acteurs publics étant venus chercher des exemples de réalisations concrètes mises en oeuvre à travers le monde, y compris sur les territoires de pays tels que la Chine avec, en périphérie de Shanghai, la nouvelle ville HQE de Dongtan, ou la Corée avec sa ville vitrine d'Incheon. Là aussi, Gérard Collomb a par exemple souhaité que les villes, au moins à l'échelle européenne, "puissent passer des appels d'offres communs pour leurs projets liés au développement durable".
Au-delà des échanges informels qui ont pu s'établir lors de ce forum lyonnais, certains, à l'instar du maire de la ville tchèque de Brmo, souhaitent que soit créée une vraie plateforme entre maires européens afin que les élus "puissent développer de vraies stratégies communes". Une dimension que Nicolas Hulot, l'une des personnalités invitées à Lyon, a lui aussi évoquée devant une salle comble, estimant que "l'absence de règles communes créera des distorsions risquant de décourager les efforts de ceux qui n'ont pas attendu que l'autre soit exemplaire pour agir".

Claire Mallet et AFP

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