Le 1er juillet, Eco-Emballages a présenté son bilan 2012 et annoncé que le taux de recyclage des emballages ménagers mis sur le marché au niveau national stagne depuis deux ans. Eric Brac de La Perrière, directeur général de cet éco-organisme, explique que pour atteindre l'objectif de 75% fixé par le Grenelle de l'environnement, il aurait fallu qu'il progresse de 3% par an et non de 1% par an comme c'est le cas actuellement. Par matériau, les performances sont bonnes pour l'acier (97%) et le verre (86%), correctes pour le papier-carton (67%) mais moyennes pour les bouteilles en plastiques, les flacons et briques alimentaires (moins de 50%) et quasi inexistantes pour les emballages en plastiques (1%). "Les emballages en aluminium continuent aussi de poser problème car ils sont très fins et passent à travers les dispositifs de tri", explique Eric Brac de La Perrière.
En outre, cette stagnation des tonnages est observée malgré l'augmentation des soutiens aux collectivités locales, qui ont atteint 549 millions d'euros en 2012. "Il faut donc restaurer la corrélation entre les deux. La relance de la dynamique que nous appelons de nos vœux implique au premier rang les collectivités." Dans le viseur de l'éco-organisme figurent en priorité les grandes agglomérations où le geste de tri peut être amélioré. "Car il faut rappeler que leurs habitants trient moitié moins bien que ceux des territoires ruraux." Ce qui gêne par ailleurs l'éco-organisme, c'est que malgré un soutien à la tonne collectée qui est le même partout, des villes de profil comparable affichent des performances très inégales. L'éco-organisme ne cite pas les mauvais mais les bons élèves, parmi lesquels figurent La Rochelle et Le Mans.
Des stratégies d'optimisation
Pour corriger le tir, plusieurs pistes de travail ont été évoquées. Dans la continuité de sa mission actuelle, l'éco-organisme veut resserrer ses liens avec les collectivités pour les accompagner d'un peu plus près jusque dans des actions réellement significatives et donnant des résultats. Visiblement vexé d'avoir soutenu, à hauteur de 36 millions d'euros de 2005 à 2011, certaines collectivités pour mener des études d'optimisation qui n'ont pas abouti sur des plans d'action, l'éco-organisme hausse le ton et propose une reprise en main pour que cela débouche sur du concret. "Nous voulons coller au plus près des territoires et que chaque collectivité s'interroge sur sa stratégie d'optimisation", insiste Eric Brac de La Perrière. Bien placé, aux côtés d'autres structures comme l'Ademe, pour repérer les bonnes pratiques déployées localement, il promet de les diffuser au mieux pour que leur transfert soit possible. "Il faut plus expérimenter, tester des dispositifs et accompagner s'ils fonctionnent leur déploiement sur le terrain", poursuit le directeur général. La mise en place d'une redevance incitative donne par exemple de bons résultats, tout comme la densification des conteneurs d'apport volontaire pour le verre dans certaines zones. "Porte-à-porte ou apport volontaire, c'est selon, à chaque endroit son dispositif." Avec les bailleurs sociaux, l'éco-organisme s'apprête à renforcer aussi les liens, pour que tous les quartiers même en rénovation disposent de containeurs adéquats. Autre bon levier à actionner avec les collectivités, la maîtrise des coûts. Selon la base de données d'Eco-Emballages, actuellement renseignée par 500 collectivités, ces coûts moyens de collecte et de tri sont de 489 euros par tonne pour les emballages légers, contre 438 euros par tonne chez notre voisin belge. Parmi les solutions éprouvées pour réduire ces coûts, la mise en place d'une comptabilité analytique adaptée à la gestion des déchets a fait ses preuves. "Il ne faut pas non plus faire l'impasse sur l'optimisation des coûts des centres de tri, des outils qui sont au centre du dispositif", conclut Eric Brac de La Perrière.
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