Un rapport d'Eco-Emballages sur la reprise des matériaux sort à point nommé, à l'heure où de plus en plus de syndicats de traitement de déchets ménagers mettent en concurrence les filières de reprise en faisant jouer leurs propres critères que sont la proximité des sites, la transparence des coûts et la priorité donnée au transport alternatif. Depuis que le dispositif s'est réorganisé l'an dernier autour de cinq matériaux valorisables , les collectivités peuvent librement choisir la formule qui les intéresse, matériau par matériau. Trois voies de reprise s'offrent à elles : la garantie de reprise par Eco-Emballages et Adelphe, la reprise garantie par la fédérations professionnelles (Federec et Fnade) ou la reprise directe des déchets par leurs propres soins, à condition qu'elles apportent la preuve de leur recyclage à Eco-Emballages.
La garantie de reprise est la plus ancienne formule. Elle date de l'époque où il n'y avait pas de concurrence entre filières de reprise. Ce rapport rappelle que cette formule continue de remporter la majorité des suffrages. Les collectivités passent en grande majorité par cette formule pour faire traiter leur verre. La filière qui s'en charge est alors la chambre syndicale des verreries mécaniques de France. Laquelle s'engage, par contrat avec Eco-Emballages, à reprendre les matériaux collectés, triés par la collectivité puis à désigner les entreprises pouvant les recycler. La tête de filière pour l'acier est Arcelor Packaging international, Revipac pour les papiers/cartons, Valorplast pour les plastiques... D'après les calculs d'Eco-Emballages, le prix moyen de la tonne traitée représente en garantie de reprise 36,04 euros, contre 77,23 euros en reprise garantie.
La reprise garantie diffère car elle permet aux collectivités de sortir du giron d'Eco-Emballages et de son dispositif resté relativement rigide. Elle insuffle de l'économie de marché dans le système de reprise et permet aux collectivités d'accroître leurs recettes issues de la commercialisation des produits issus du tri des emballages ménagers. "La reprise garantie laisse aux collectivités la possibilité de s'adresser pour la reprise et la vente de leurs matériaux à des opérateurs adhérents des fédérations du recyclage", explique Claude Platier, directeur de la communication chez Federec.
Libre aux collectivités de négocier et de contracter avec ces sociétés agréées assurant une traçabilité dans le traitement. En retour de quoi la collectivité s'engage à fournir des déchets d'une qualité standard. Alors que 2,4 millions de tonnes de déchets de collectivités par an sont traités en garantie de reprise par les éco-organismes Eco-Emballages et Adelphe, 287.500 tonnes l'ont été l'an dernier en reprise garantie. Dont deux tiers par le biais de contrats passés avec des opérateurs Federec et un tiers par le biais de contrats passés avec des opérateurs de la Fédération nationale des activités de la dépollution et de l'environnement (Fnade). Par ce biais de la reprise garantie est surtout recyclé de l'acier et des papiers-cartons issus des collectivités. Au total, les filières d'Eco-Emballages ont versé 87 millions d'euros aux collectivités en contrepartie des tonnages triés. La Fnade et Federec leur ont versé 22 millions d'euros. Enfin, la troisième voie de la reprise directe a concerné 650 contrats en 2006, essentiellement pour des métaux issus de mâchefers.
Morgan Boëdec / Victoires Editions
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