L'opérateur historique a annoncé, le 23 octobre dernier, l'ouverture de ses fourreaux à la concurrence "pour garantir un déploiement rapide et équitable des nouveaux réseaux de fibre optique", en France. Cette proposition répond à l'Autorité de régulation des communications et des postes (Arcep) dans le cadre de la consultation publique lancée en juillet au sujet de ces infrastructures de génie civil permettant le passage des câbles en fibre optique. "Une offre commerciale de gros pour l'utilisation des fourreaux de France Télécom sera finalisée d'ici à fin 2007", promet l'opérateur. Ce dernier demande, en échange, "que ces principes de saine concurrence s'appliquent aux autres propriétaires d'infrastructures nécessaires au déploiement de la fibre". Car ces infrastructures comprennent non seulement les fourreaux de télécommunication des opérateurs, mais également les nombreuses infrastructures similaires, telles que celles des câblo-opérateurs (Numéricable...) et des collectivités locales, dans le cadre des déploiements des réseaux d'initiative publique (RIP).
Du côté des concurrents, l'annonce de France Télécom est perçue comme une "bonne nouvelle" ! Cependant, l'Association française des opérateurs de réseaux et de services de télécommunications (Aforst) la juge encore "insuffisante". L'association pointe notamment que sa mise en œuvre "ne sera pas opérationnelle avant de nombreux mois, voire plusieurs années, compte tenu de l'absence de système d'éligibilité transparent cartographiant les capacités de fourreaux disponibles". Elle craint que l'opérateur historique ne joue la montre en occupant ses propres fourreaux jusqu'à saturation. Cela conduirait à recréer une situation de quasi-monopole sur la nouvelle boucle locale de fibre optique, sans perspective de dégroupage pour garantir l'accès à des offres de services concurrents, comme ce fut le cas pour le déploiement de l'ADSL sur les fils de cuivre téléphonique. "Il est donc indispensable que, dès maintenant, l'Arcep demande à France Télécom, parallèlement à l'accès aux fourreaux, de dimensionner son déploiement de fibres pour permettre à la concurrence d'y accéder en contrepartie d'une juste rémunération. Ceci est la condition sine qua non pour le démarrage du chantier du très haut débit sur des bases saines et concurrentielles au bénéfice des territoires et des consommateurs et grâce aux investissements de  tous les opérateurs", conclut l'Aforst.
En attendant ces arbitrages, après le pré-déploiement de la fibre dans certains arrondissements de Paris, à Lyon, Marseille, Toulouse et Poitiers, France Télécom vient d'étendre cette offre à Grenoble, Metz et Bordeaux, conformément à ce qu'il avait annoncé début 2007.

Luc Derriano / EVS

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