Depuis le 1er novembre et jusqu'au 31 mars 2016, les expulsions sont suspendues et le dispositif d'hébergement d'urgence entre dans la période hivernale, synonyme de mobilisation maximale, même si les besoins sont loin de disparaître avec le retour des beaux jours. A cette occasion, le ministère du Logement met en ligne un dossier intitulé "Quelles solutions d'hébergement et de logement aujourd'hui ?".
1,38 milliard d'euros et 103.900 places d'hébergement
Il s'agit davantage d'une présentation générale que d'une description du dispositif spécifique pour la période hivernale 2015-2016. Rappelant que "le gouvernement se mobilise pour offrir aux personnes sans abri ou mal logées des conditions d'hébergement décentes", le dossier indique que la politique d'hébergement et d'accès au logement dispose, en 2015, d'un budget total de 1,38 milliard d'euros contre 1,2 milliard en 2014 (+10%). La hausse des crédits correspondants doit se poursuivre dans le budget triennal 2015-2017 : 1,38 milliard d'euros en 2015, 1,42 milliard en 2016 et 1,47 milliard en 2017 (+6,5% sur la période).
Ces moyens permettent de financer chaque jour, en moyenne, 103.866 places d'hébergement, dont 28.890 places généralistes, 42.359 en centres d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) et 37.000 nuitées hôtelières. S'y ajoutent 209.749 places de logement adapté, dont 75.000 créées depuis 2012.
La question des réfugiés
Le ministère rappelle également que le projet de loi de finances (PLF) pour 2016 prévoit une enveloppe de 650 millions d'euros - stable par rapport à 2015 - pour financer le fonctionnement des CHRS. Pour leur part, les crédits consacrés aux dispositifs d'hébergement d'urgence bénéficieront d'une progression de près de 15%, à 440 millions d'euros, tandis qu'une enveloppe de 205 millions d'euros sera affectée au logement accompagné (+4,2%). Enfin, aux 2.000 places pérennisées à la sortie de l'hiver 2014-2015 s'ajouteront près de 10.000 places supplémentaires mobilisables si le besoin s'en fait sentir.
Le dossier du ministère évoque également les dispositifs spécifiques pour les réfugiés, en rappelant que "notre pays s'est engagé sur l'accueil de 30.700 réfugiés, qui sera fait dans les meilleures conditions possibles". Mais, sur ce sujet sensible, il prend bien soin de préciser que "nos concitoyens, qui démontrent chaque jour un peu plus leur désir de solidarité, ne doivent évidemment pas avoir l'impression que cela se fait à leur détriment. Pour les dispositifs, très majoritaires, qui mobilisent des places dans le parc social, les logements vacants situés en zones détendues seront privilégiés".
2.500 places supplémentaires mobilisables en Ile-de-France, hors gymnases
De son côté, la préfecture de région Ile-de-France - le territoire le plus concerné par les difficultés de logement et les besoins d'hébergement d'urgence - a indiqué, le 28 octobre, qu'avec ses différents partenaires (ministère de la Défense, AP-HP, France Domaine, La Poste, SNCF, Adoma, EDF..), elle "augmente les moyens humains et financiers consacrés à la prise en charge des personnes sans abri".
Aux 67.000 places disponibles à l'année - 20.000 places d'hébergement, 32.000 places en hôtel et 12.000 personnes hébergées dans le cadre de Solibail -, le dispositif prévoit d'ajouter 2.500 places mobilisables (hors gymnases), dont 1.190 places à Paris, à compter du 1er novembre 2015. Ces places s'ajoutent aux 700 places pérennisées dans le prolongement de la campagne hivernale de l'an passé. Le communiqué de la préfecture d'Ile-de-France précise que "le renforcement des capacités d'accueil à Paris a été rendu possible grâce à la mobilisation des services de l'Etat et la ville de Paris, qui a mis à disposition de l'Etat quatre bâtiments pour héberger des familles et des personnes isolées".
Pour autant, "l'hébergement en Ile-de-France connaît une situation de tension récurrente". La campagne hivernale 2015-2016 s'inscrit en effet dans le contexte particulier d'une hausse de l'accueil de migrants (3.664 solutions d'hébergement proposées en quatre mois). A l'image du gouvernement, Jean-François Carenco, le préfet de région, précise "qu'il n'y a pas 'concurrence' entre les publics et que notre pays s'honore de son accueil, de sa mobilisation et de son humanité".
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