Localtis - Sous quels auspices allez-vous placer votre mandat de président de la Cerfres ?
Jacques Thouroude - Mon rôle sera celui d'un animateur impartial, à la recherche du consensus au travers de la concertation. Je connais très bien les dossiers et cela va me permettre d'avoir des discussions très directes et très franches avec les fédérations. Mais je ne veux pas apparaître comme un ayatollah que je ne suis pas. Ce qui me paraît important est de pouvoir prendre en compte les besoins des fédérations, mais qu'on puisse aussi entendre les contraintes des collectivités. Et qu'il y ait un réel respect des règles du jeu, ce qui, par méconnaissance ou par habitude, n'est pas toujours le cas. Les fédérations ne peuvent plus se contenter d'écrire un règlement et de l'envoyer à leurs clubs en leur demandant de l'appliquer. D'autre part, il faut aussi aller vers une recherche de mutualisation. J'invite d'ores et déjà les fédérations qui voudraient modifier quelque chose dans un équipement multiactivités à y réfléchir avec les autres fédérations concernées.
En matière de normes sportives, les fédérations françaises s'abritent souvent derrière le fait que les règlements émanent des fédérations internationales. Comment peut-on remédier à cette situation ?
Il faut faire en sorte qu'on ne se fasse pas dicter toutes nos règles par les fédérations internationales, alors que tous nos équipements ne vont pas servir pour des rencontres internationales. Il faut donc moduler en fonction des différentes catégories, qu'on n'exige pas la même norme partout, dans n'importe quel coin du territoire. Il faut raison garder. Il y a quelques fédérations, comme le hockey sur glace, le volley-ball, le handball, le basket, qui posent problème avec les normes internationales. Les fédérations françaises dans ces sports subissent peut-être une pression, ou souhaitent acquérir une place au sein des fédérations internationales, et se montrent donc plus royalistes que le roi. Sans faire le procès de présidents qui jouent bien leur rôle, je dis qu'il faut faire attention et je rappelle les règles : une nouvelle norme implique d'en enlever une plus ancienne.
Autres types de normes qui posent régulièrement problème aux collectivités, celles édictées par les ligues professionnelles. Quelles mesures souhaiteriez-vous prendre pour mieux les encadrer ?
Là, ce n'est plus le président de la Cerfres qui vous parle, mais le président de l'Andes… J'ai toujours considéré que la délégation de service public avait été donnée aux fédérations, or les ligues professionnelles pondent un certain nombre de règlements mais ne sont soumises à aucun contrôle, alors qu'elles détiennent leur pouvoir des fédérations, qui, elles, sont contrôlées. Je demande donc que les ligues professionnelles soient contrôlées comme le sont les fédérations. Il n'est pas question de priver les ligues de leur autonomie de gestion, mais il est regrettable que certains soient soumis à des règles et d'autres pas. Ou alors les ligues n'ont qu'à prendre leur autonomie dans le fonctionnement des équipements, sans revendiquer d'argent public.
Propos recueillis par Jean Damien Lesay
Les dernières propositions de l'Andes à la Cerfres
Lors de la dernière réunion de la Cerfres, le 3 mars, l'Andes a soumis pour avis à la commission trois propositions de simplification normative.
L'association d'élus demande tout d'abord la possibilité que l'enseignement et la surveillance soient assurés par une seule personne d'un groupe déterminé dans un bassin à des heures d'ouverture et pour des entrées payantes (exemple : cours d'aquagym). La commission a donné un avis favorable à cette proposition.
L'Andes a également proposé de passer d'une vidange semestrielle à une vidange annuelle dans les piscines publiques. Elle met notamment en avant les nouvelles technologies de filtrage de l'eau et précise que certains pays européens, comme l'Allemagne ou la Suisse, n'ont pas de vidange obligatoire, une exigence qui entraîne 15 jours de perte d'exploitation par an. Là encore, la Cerfres a émis un avis favorable.
Enfin, les élus du sport ont demandé l'autorisation d'utiliser des buts de football auto-stables par dérogation du décret n°96-495 qui n'autorise que l'utilisation des buts fixés au sol. La commission a acté cette proposition.
L'ensemble de ces propositions seront soumises aux instances décisionnaires concernées.
J. D. L.
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