Le 10 juillet, Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères, accompagné de Sébastien Lecornu, secrétaire d'Etat chargé de la transition énergétique, ont visité le site de Giverny (Eure), abritant la maison et le jardin qui inspirèrent ses Nymphéas à Claude Monet. Ils y ont rencontré les acteurs du contrat de destination "Paris-Normandie Impressionnisme" et envisagé une possible candidature de Giverny à une inscription sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco.
Mais le ministre des Affaires étrangères, que l'on avait encore peu entendu sur le sujet, en a aussi profité pour faire un point sur la situation du tourisme en France, ou plutôt sur son spectaculaire redressement.

La fréquentation des touristes japonais, russes et brésiliens en hausse de 30%

Selon Jean-Yves Le Drian, la France devrait accueillir "88 à 89 millions de touristes en 2017". Un chiffre qui marque à la fois un nouveau record et une très forte progression. Après les 85 millions de touristes étrangers enregistrés en 2015, la fréquentation était en effet tombée à 83 millions en 2016 (-2,5%), conséquence notamment des attentats de novembre 2015 à Paris et juillet 2016 à Nice, des intempéries et des manifestations violentes dans la capitale autour de la loi Travail. S'il se confirme, le résultat de 2017 représenterait donc une hausse de l'ordre de 6 à 7%.
Dès à présent, le ministre des Affaires étrangères a indiqué que "lors du premier semestre de cette année, nous sommes revenus à un niveau de fréquentation similaire à 2015", date du précédent record. Le retour de certaines nationalités revêt des proportions spectaculaires : près de 30% de hausse pour les touristes japonais, russes ou brésiliens, plus de 20% pour les Indiens et 16% pour les Américains. La progression est plus modeste, mais bien réelle, pour les voisins européens qui fournissent les gros contingents comme l'Allemagne ou l'Espagne, en hausse de plus de 3%.
Autre indice cité par Jean-Yves Le Drian : sur les neuf premiers mois de 2017, les réservations aériennes vers la France sont en hausse de 6,5% et même de plus de 8% sur Paris.

Cent millions de touristes et "un grand projet" par région

Conséquence de cette convergence de chiffres positifs : le ministre des Affaires étrangères a réaffirmé l'objectif, qui semblait pourtant fragilisé, des 100 millions de touristes étrangers à l'horizon 2020. L'atteinte de cet objectif devrait s'accompagner de 50 milliards d'euros de recettes touristiques internationales à la même date. Ceci devrait notamment permettre de "créer 300.000 emplois supplémentaires sur l'ensemble du territoire national".
Pour atteindre ces objectifs, Jean-Yves Le Drian juge toutefois indispensable - comme le recommandent déjà plusieurs rapports - de "renforcer la gouvernance du tourisme en France et soutenir les investissements". Sur ce point, il a évoqué - sans plus de précisions à ce stade - le lancement d'une politique de "grands projets", fondée sur le soutien de l'Etat à "un projet structurant" dans chaque région.

De Paris à Chambord, les signaux se multiplient

Plusieurs informations viennent confirmer cet optimisme ministériel. Ainsi, la ville de Paris a diffusé, le 7 juillet, un communiqué constatant que "la fréquentation touristique du Grand Paris pour le premier trimestre 2017, affiche un record qui n'a pas été enregistré depuis au moins dix ans". Sur les quatre premiers mois de 2017, la fréquentation hôtelière est ainsi en hausse de 12,5%, contre une baisse de 4,8% sur l'année 2016.
Ce retournement de la fréquentation est porté par les touristes français (+9,9% sur les quatre premiers mois de 2017) - qui avaient déjà évité au tourisme de s'effondrer complètement l'an dernier -, mais aussi par un très net retour des touristes étrangers (+16%). Comme le ministre des Affaires étrangères, la ville de Paris constate le retour spectaculaire de certaines nationalités qui avaient déserté la capitale : +62% pour les Japonais, +51% pour les Russes, +40% pour les Chinois...
Ce redressement n'est nullement l'apanage de Paris et de l'Ile-de-France, même si la région - la plus touchée en 2016 par l'impact des attentats - est aujourd'hui la première à se redresser. Le château de Chambord, par exemple, bat un record de fréquentation au premier semestre 2017, avec 369.694 visiteurs (+22,7% par rapport à la même période de 2016 et même +60% durant le weekend de Pâques).
De même, le Comité régional du tourisme (CRT) Centre-Val de Loire - la région de Chambord - vient de publier une "Note de tendances" pour les mois de mai et juin, montrant un très net regain d'optimisme chez les professionnels de la région. Même son de cloche dans la "Note de conjoncture" du CRT de Bourgogne Franche-Comté, où 70% des professionnels se déclarent satisfaits du début de saison.
 

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