"Après l'échec du Grenelle des antennes qui n'a débouché sur rien, nous avons la volonté d'avancer parce que nous sommes confrontés à des problèmes concrets d'élus locaux sur l'implantation des antennes, le développement du Wifi, la question des mesures d'exposition...", a lancé Denis Baupin, adjoint au maire de Paris chargé du développement durable. C'est pourquoi treize Parisiens (sur un panel de 20 au départ) se sont réunis depuis le 23 avril dernier, dans le cadre d'une conférence de citoyens. Ils ont compulsé des dizaines de documents et effectué de multiples recherches. Ils ont participé à deux week-ends intensifs de formation sous l'égide d'un comité d'organisation composé de cinq personnalités choisies pour leurs compétences (scientifiques, sociologiques, sanitaires et d'animation du débat public). Ils ont conduit une audition publique d'opérateurs, d'associations et d'experts. Pour finir, ce panel a présenté ses conclusions à cinq élus parisiens, ce 18 juin dans les salons de l'hôtel de ville.
Paris, ville numérique exemplaire
Les citoyens mobilisés demandent que Paris se positionne en "ville numérique responsable". Ils préconisent "des lieux publics sans ondes" en privilégiant si possible l'utilisation de technologies filaires dans les mairies, les bibliothèques, les écoles, etc. Ils veulent que leur ville se montre "exemplaire" en optimisant le réseau pour atteindre un seuil d'exposition maximal de 0,6 Volt par mètre. Un avis "plus nuancé" que celui des associations comme Robin des Toits, a tenu à préciser Jean-Louis Missika, adjoint chargé de l'Innovation. Les Parisiens du panel entendent accompagner ces mesures de prévention dans l'usage des téléphones portables par les enfants avant 14 ou 15 ans. Ils souhaitent voir se développer des comportements plus respectueux des autres dans les transports en commun. Ils réclament une meilleure mutualisation des réseaux d'antennes. Ils attendent la création d'une entité de contrôle et de suivi par la ville sur le modèle d'Air Parif pour la surveillance de la pollution atmosphérique. Ils demandent une information plus "complète et compréhensible" de la part de la mairie. Ils veulent que la capitale s'engage sur des études sur le sujet car "la transparence des financements doit être primordiale pour éviter toute controverse" sur les résultats. Enfin, ils se sont montrés attentifs au "handicap" de l'électro-sensibilité dont ils voudraient une meilleure prise en charge pour les fonctionnaires territoriaux qui s'en sont plaints (notamment suite à la suspension puis la remise en fonctionnement du Wifi dans les bibliothèques).
Les élus se laissent désormais quelques mois pour étudier ces propositions et distinguer celles qui relèvent de la responsabilité de la ville de celles qui dépendent de l'Etat. "Ce n'est pas un hasard si cette démarche est intervenue à ce moment du calendrier politique. Nous sommes actuellement en cours de renégociation de la charte signée entre la ville et les opérateurs mobiles lors de la précédente mandature. Votre travail sur cette question complexe n'aura pas été fait en vain. Nous nous y engageons !", a conclu Anne Hidalgo, première adjointe, en soulignant la forte mobilisation des citoyens qui ont accepté de prendre sur leur temps personnel pour faire avancer le débat.
Luc Derriano / EVS
ncG1vNJzZmivp6x7o63NqqyenJWowaa%2B0aKrqKGimsBvstFoo5plk6S7p7HRnqWcnV2Zsm6vyK2msp2eqHqwusOeqmarkaPBpnnSqJqinaSaeqetyK1knaGoYr%2Bmr86mpJqmlJbBqrvNrGSpmaKewA%3D%3D