Trois mois après sa création, la métropole du Grand Paris a voté son premier budget le 1er avril 2016, lors de la quatrième réunion de son conseil. La métropole dispose de 3,4 milliards d'euros de recettes fiscales. L'essentiel, 3,36 milliards d'euros, sera reversé aux 131 communes membres. Dès le 10 février, le président, Patrick Ollier, avait notifié aux communes les attributions de compensation provisoires pour 2016. Les dotations d'équilibre entre les établissements publics territoriaux (EPT) et la métropole, soit 922 millions d'euros au total, ont également été notifiées aux présidents d'EPT le 11 mars. Pour son fonctionnement, la métropole dispose de 7,1 millions d'euros (4,7 millions pour les dépenses courantes, et 2,4 millions pour les premières études et prestations).
"Aujourd'hui, le fonctionnement de la métropole est en marche", assure à Localtis Patrick Ollier. Les 27 membres du bureau ont été élus le 22 janvier (voir notre article du 25 janvier ci-contre) et le personnel dédié devrait être recruté d'ici peu, maintenant que le budget a été voté, soit 27 personnes au total. La métropole du Grand Paris devrait aussi s'installer dans ses propres locaux prochainement. A l'heure actuelle, c'est la mission de préfiguration qui est chargée des premiers pas de l'institution. "Plusieurs idées ont déjà été lancées", explique Patrick Ollier, au premier rang desquelles l'appel à projets "Inventons la métropole", lancé le 14 mars et destiné à redessiner le paysage architectural de la métropole. Un courrier a été adressé le 8 mars aux 131 maires de la métropole. Ceux qui sont intéressés peuvent se manifester en proposant un terrain ou un projet de démolition-reconstruction pouvant être intégré dans l'opération. Un autre concours, "Les Hubs du Grand Paris", a également été lancé le 14 mars, avec Matignon. Son objectif : penser l'aménagement des futurs quartiers des gares du Grand Paris Express. Les projets sélectionnés devront présenter des innovations dans plusieurs domaines comme l'urbanisme, la construction, l'économie, l'énergie ou la culture. Le gouvernement investira dans ce concours par le biais du programme d'investissements d'avenir (PIA). Pour Patrick Ollier, l'intervention de la métropole ira dans ce sens. "Il ne faut pas la considérer comme un échelon administratif supplémentaire mais plutôt comme un échelon de coordination et d'interaction", indique-t-il. Dans cet esprit, le conseil de la métropole a décidé le 1er avril de créer un fonds d'investissement métropolitain de 55 millions d'euros qui permettra de soutenir les initiatives proposées par les vice-présidents et les commissions dans le cadre des deux compétences qui lui sont confiées en 2016*, à savoir le développement durable et le développement économique. Ce fonds permettra aussi de soutenir les investissements des territoires pour créer de la valeur ajoutée, contribuant à la création d'emplois. Un soutien qui pourra être modulé en fonction des difficultés financières des territoires concernés.

Emilie Zapalski

* En 2016, les compétences de la métropole du Grand Paris seront limitées à l'environnement et au développement économique. Elles s'élargiront à l'aménagement et au logement en 2017.

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