"Au possible, nous sommes tenus…" : telle est la devise de l'Agence nouvelle des solidarités actives (Ansa) qui a engagé, dès 2008, son programme Tic'Actives afin de faire des technologies de l'information et de la communication (TIC) un vecteur d'insertion sociale et professionnelle des personnes en situation d'exclusion. A l'occasion du séminaire "Le numérique au service de la solidarité", François Enaud, président de l'Ansa, et Eric Boustouller, président de Microsoft France et vice-président de Microsoft International, ont signé, ce 10 septembre à Paris, la convention de lancement d'un nouvel appel à expérimentations, en présence du haut-commissaire Martin Hirsch. L'Ansa a initié Tic'Actives dans le cadre des actions qu'elle mène en collaboration avec les collectivités locales pour lutter contre la pauvreté. La Délégation aux usages de l'Internet (DUI), le secrétariat général du comité interministériel des villes (SG CIV) et Microsoft France s'y sont associés dès l'origine. Le programme compte aujourd'hui des expérimentations dans l'Eure, la Manche, la région parisienne et la Haute-Corse.
Comme " la fracture numérique se déplace mais qu'elle ne se réduit pas", selon Pascal Plantard, chercheur au Laboratoire M@rsouin, en 2009, l'appel à expérimentations vise à accompagner cinq autres projets innovants, proposées par des associations. Axe prioritaire : concourir à l'insertion socioprofessionnelle pour des personnes en recherche d'emploi. Les lauréats bénéficieront d'un accompagnement en ingénierie d'une durée globale de 10 mois à répartir sur 18 mois. Le soutien financier au porteur ou acteur du projet est compris entre 10.000 et 30.000 euros maximum par projet. Le cas échéant, un soutien humain (bénévolat ou mécénat de compétences), une aide en matériel ainsi que l'expertise des partenaires du programme peuvent s'y ajouter. Les expérimentations seront évaluées courant 2011. La date limite de dépôt des dossiers est fixée au 10 novembre 2009. En France, deux tiers des ménages à bas revenus ne disposent pas d'ordinateur ; quatre cinquièmes n'ont pas accès à internet. La fracture numérique est facteur d'exclusion, notamment lors d'une recherche d'emploi puisque plus de 80% des offres sont désormais publiées en ligne.
Christine Balaï, Luc Derriano / EVS
Quatre expérimentations démarrent
La Haute-Corse a été le premier département à signer une convention de partenariat avec l'Ansa et Microsoft France, le 2 juillet 2009. Objectif : mettre en place d'une plateforme unique d'accueil notamment pour l'ouverture des droits aux RSA, incluant un atelier de formation aux TIC.
En Ile-de-France, une unité de formation par alternance (UFA) a été créée. Portée par Réseau 2000, association de formation aux TIC dans les quartiers en difficulté, cette unité a pour ambition de former des jeunes éloignés de l'emploi à des métiers porteurs dans le secteur du numérique. La première promotion est lancée en ce mois de septembre. Trois promotions de douze personnes sont prévues d'ici 2010.
Dans le cadre du "Plan de déploiement internet accompagné manchois", le syndicat mixte Manche Numérique expérimentera, d'ici la fin de l'année, un programme de formation des aidants (travailleurs sociaux, bénévoles au sein d'association d'entraide, agents sociaux) à l'utilisation des outils numériques et des services en ligne.
Quant au département de l'Eure, il a signé sa convention d'expérimentation, ce 10 septembre, en même temps que le nouvel appel. Son projet baptisé "A l'Eure d'internet" vise à l'équipement en ordinateurs reconditionnés, de connexion et de formation à l'outil numérique, afin de permettre aux familles exclues d'avoir accès aux démarches administratives en ligne et à la recherche d'emploi par internet.
Luc Derriano
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