La croissance démographique française est la plus marquée dans les départements de la façade atlantique et dans le Sud-Est, selon un bilan de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) réalisé à partir des données du recensement rénové de la population. Pour la première fois depuis l'entrée en vigueur de ce dernier en janvier 2004, l'Insee publie des résultats démographiques à l'échelle des départements faisant apparaître entre 1999 et 2005 de forts écarts de croissance. La Haute-Garonne est le champion du dynamisme démographique avec une hausse annuelle de sa population de 1,7%. Neuf autres départements de la façade atlantique et du Sud ont une croissance démographique supérieure à 1,4%.
A l'opposé, les départements du Nord, du centre et de l'Est sont les moins dynamiques. La situation est la plus critique dans la Nièvre qui enregistre un recul de sa population de 0,3% par an en moyenne entre 1999 et 2005. Les Ardennes et la Creuse (-0,2%), l'Allier (-0,1%) voient également leur population se réduire, tandis que huit autres départements voient leur population stagner (Aisne, Cantal, Cher, Indre, Marne, Meuse, Orne, Saône-et-Loire).
Ces évolutions démographiques s'expliquent en partie par la différence entre les naissances et les décès, variable d'un département à un autre. Les départements franciliens, le Rhône et la Haute-Savoie se distinguent en ce domaine par un fort excédent naturel (supérieur à 0,7% par an). A l'opposé les départements du centre et du Sud-Ouest enregistrent un solde naturel négatif (les décès y sont plus nombreux que les naissances).

Des migration interrégionales

Sauf en Haute-Garonne et dans les Bouches-du-Rhône, où le solde naturel est relativement élevé, les départements dont la population s'accroît de manière sensible le doivent aux migrations interrégionales. Ainsi, les départements des Landes, de l'Aude, de l'Hérault, des Alpes-de-Haute-Provence, du Gard et de la Corse-du-Sud sont-ils aujourd'hui devenus les destinations à la mode des Français qui déménagent. "Les départements qui attirent le plus de nouveaux arrivants sont généralement situés à proximité d'une grande métropole, ce qui favorise leur dynamisme économique", précise l'Insee. A l'inverse, les départements du Nord enregistrent plus de départs que d'arrivées. L'Ile-de-France, qui rassemble 40% des flux migratoires, demeure un pôle d'attraction pour les jeunes adultes, mais les familles et les retraités la quittent.

Un engouement pour les communes rurales

L'autre enseignement du recensement, c'est que les Français aiment de plus en plus la campagne. Il y a un an, l'Insee révélait que les communes rurales de moins de 10.000 habitants avaient connu depuis 1999 une croissance annuelle de leur population de 0,7%, alors que leur population avait quasiment stagné au cours de la décennie 90. En outre, on apprenait que les communes situées en moyenne à 25 km des centres-ville étaient celles qui profitaient le plus de la croissance démographique. Les chiffres du recensement de 2006 confirment cette tendance. Les Français sont de plus en plus nombreux à quitter les villes pour habiter dans les communes rurales, où les nouveaux habitants sont deux fois plus nombreux que dans la décennie précédente. Principale raison : le prix du logement. "Les ménages, en quête d'un logement à des prix abordables, habitent toujours plus loin des pôles urbains et de leur lieu de travail", commente l'Insee.
En présentant les données du recensement de la population, l'Insee a aussi diffusé celles de l'état civil pour 2006. Au 1er janvier 2007, la France comptait 63,4 millions d'habitants (sans les collectivités d'outre-mer), soit 393.000 habitants de plus qu'un an plus tôt. Les trois quarts de cette hausse sont dus à une natalité soutenue, l'autre quart provenant du solde migratoire. En 2006, 830.900 bébés sont nés en France. C'est le plus haut niveau jamais atteint depuis 25 ans. Désormais, les Françaises ont en moyenne deux enfants, ce qui place leur pays en tête de l'Union européenne pour la fécondité. En 2006, 531.100 décès sont survenus, soit 1,3% de moins que l'année précédente. Le solde migratoire est estimé à 94.00 personnes, un niveau à peine plus élevé qu'en 2005.
L'enquête de recensement de la population pour 2007 débutera le 18 janvier prochain dans environ 7.000 communes de moins de 10.000 habitants et dans les 892 communes de plus de 10.000 habitants, où seulement un panel de 8% des habitants sera recensé. Cette année encore, elle mobilisera 18.000 agents recenseurs qui ont été recrutés par les communes. Les chiffres de population légale, qui conditionnent notamment le niveau des dotations financières de l'Etat, ne seront connus que début 2009.

Thomas Beurey / Projets publics


Taux d'activité : l'Ile-de-France en tête

L'Ile-de-France est la région française qui a le plus fort taux d'activité. Plus des trois quarts des hommes de 15 à 64 ans y sont des actifs selon les données du recensement de la population complétées par l'enquête Emploi de l'Insee. Aux côtés de l'Ile-de-France, l'Alsace, les Pays-de-la-Loire, le Centre et Rhône-Alpes se situent au-dessus de la moyenne nationale qui est de 72,3% pour le taux d'activité. A l'inverse, la région Nord-Pas-de-Calais et les trois régions du sud-est (Corse, Languedoc-Roussillon et Provence-Alpes-Côtes-d'Azur) ferment la marche avec des taux d'activité d'ensemble inférieurs à 70%.
Selon l'enquête diffusée mardi, le chômage féminin est nettement plus élevé que la moyenne nationale dans les régions Paca, Languedoc-Roussillon, Corse et Nord-Pas-de-Calais.

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