Actualité oblige, Valérie Fourneyron est largement revenue sur les emplois d'avenir lors de son audition, le 29 octobre, par la commission des affaires culturelles élargie de l'Assemblée nationale dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances pour 2013 (sur ces crédits, lire notre article du 2 octobre ci-contre). En effet, alors que les premières conventions étaient signées le 30 octobre (lire ci-contre notre article de ce jour), la ministre des Sports, de la Jeunesse, de l'Education populaire et de la Vie associative a rappelé que "ces emplois vont majoritairement être ceux du secteur associatif". Un secteur associatif composé - d'après les dernières données disponibles - d'environ 1,1 million de structures, dont quelque 172.000 emploient 1,9 million de salariés, soit 7% de l'emploi en France. Avec, à l'intérieur de cet ensemble, une prédominance du secteur sportif (28,2%), devant le secteur de la santé et de l'action sociale (20,8%) et celui de la culture (18,3%). Mais l'emploi associatif est actuellement en difficulté. "Pour la première fois en 2011, il a perdu 10.000 emplois", a indiqué Valérie Fourneyron.
Jusqu'à 10% d'emplois d'avenir dans le secteur
Depuis plusieurs semaines, le ministère de Valérie Fourneyron a travaillé avec le CNOSF (Comité national olympique et sportif français, qui a la particularité d'être au sommet de la pyramide du sport français, et donc des associations, une situation qui n'a pas son équivalent dans les autres domaines) et avec le Cnajep (Comité pour les relations nationales et internationales des associations de jeunesse et d'éducation populaire) "pour construire un environnement qui soit favorable à accompagner ces jeunes en emplois d'avenir". Après la première étape que constituent les conventions signées par le Premier ministre avec le CNOSF et avec le Cnajep, des accords-cadres seront conclus, avec un objectif qui pourrait aller jusqu'à 10% d'emplois d'avenir sur l'ensemble du secteur associatif du sport, de la jeunesse et de l'éducation populaire. Puis la ministre a pointé le besoin d'accompagnement des associations : "[Il ne faut] pas laisser les associations seules, et donc pouvoir les accompagner avec à la fois les régions, avec les branches professionnelles, avec les syndicats d'employeurs, avec les Opca [organismes paritaires collecteurs agréés] et avec les coordinations associatives."
Des postes Fonjep pour encadrer les emplois d'avenir ?
Pour ce faire, Valérie Fourneyron a insisté sur la mobilisation du Fonjep (fonds de coopération pour la jeunesse et l'éducation populaire) : "Le Fonjep est un outil extrêmement apprécié par nos réseaux associatifs, qui permet d'accompagner des emplois qualifiés qui seront tout à fait nécessaires pour encadrer les associations qui vont accueillir des emplois d'avenir. Nous mobiliserons donc le Fonjep pour de nouveaux postes ou une bonification des postes existants. Nous regardons les meilleures formes pour le faire avec les grands réseaux associatifs." Pour rappel, le Fonjep verse par avance et régulièrement à une association des fonds à partir d’un plan de financement négocié avec les parties (Etat, collectivités territoriales, etc.). Cette mesure pourrait répondre en partie aux réticences du CNOSF sur les emplois d'avenir. Ce dernier avait en effet estimé récemment (lire notre article ci-contre du 26 octobre) que "les emplois d'avenir, destinés à participer à l'insertion des jeunes pas ou peu qualifiés, ne correspondent pas aux besoins premiers du secteur sportif qui concernent davantage des emplois qualifiés et autonomes permettant de pérenniser et développer ses activités".
Valérie Fourneyron a par ailleurs fait remarquer que les fédérations sportives ne mobilisaient pas assez les dispositifs de droit commun, type Opca, pour leurs personnels d'encadrement technique.
Toujours au chapitre associatif, elle a conclu en affirmant qu'elle souhaitait sécuriser les financements publics et "lutter contre ce qu'on voit trop souvent se développer : la commande publique qui se fait au détriment de la relation pluriannuelle autour des subventions".
Politiques de la jeunesse : élargir le périmètre
Valérie Fourneyron est enfin revenue sur le caractère transversal des politiques de la jeunesse, qu'elle juge "déjà extrêmement partagées". "80 milliards d'euros sont destinés à la jeunesse sur un ensemble de périmètres ministériels concernant 46 programmes budgétaires différents", a-t-elle précisé. C'est cet ensemble que la ministre entend faire vivre à travers le comité interministériel dédié à la jeunesse qui se réunira pour la première fois au début de l'année 2013 (lire ci-contre notre article du 14 septembre 2012). Avant cela, un travail en amont est mené avec les associations d'élus et les réseaux de jeunesse et d'éducation populaire. Et pour alimenter la réflexion, la ministre a lancé quelques pistes. Elle a ainsi déploré qu'il y ait "depuis des années une multiplication des dispositifs et des intervenants". Elle a appelé à mieux prendre en compte l'expression des besoins des jeunes : "Ils nous le répètent sans cesse : 'Arrêtez de faire des politiques pour les jeunes, faites-les avec les jeunes'." Enfin, elle a redit la nécessité d'un périmètre élargi, notamment au niveau des conseils régionaux, pour traiter les enjeux de l'organisation des politiques de la jeunesse : "Il y a un positionnement qui a été pris par les régions autour de l'information et de l'orientation. On voit bien qu'il faut qu'il y ait pour les jeunes à la fois information, orientation et accompagnement et que la mobilisation des réseaux d'information jeunesse, qui sont aujourd'hui dans mon périmètre ministériel, doit bien s'inscrire dans ce dispositif global."
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