Sur une année, 37 agents territoriaux sur 100 sont au moins une fois absents pour raison de santé, ce qui représente, selon une étude de Dexia Sofcap, un coût moyen par agent de plus de 2.000 euros. Non estimés, les coûts indirects pourraient se révéler largement supérieurs.

Les indemnités journalières liées aux absences pour raison de santé des agents territoriaux représentent chaque année un coût de trois milliards d'euros pour les collectivités. Selon une étude de Dexia Sofcap, filiale du groupe bancaire spécialisée dans la prévention de l'absentéisme, rendue publique le 20 février, cette dépense équivaut à l'emploi de 83.500 agents à temps plein.
8% du temps de travail des agents des collectivités territoriales sont perdus en raison des absences pour raison de santé. Le phénomène touche différemment les collectivités territoriales selon leur taille. Son impact est moindre dans les petites structures. Ainsi, dans les communautés de communes de moins de trente agents le taux d'absentéisme est le plus faible (6,4%). Il augmente avec la taille de la collectivité (8,7% dans les communes de plus de 350 agents contre 7,6% dans les communes de moins de 30 agents) et culmine dans les organismes à vocation sociale (10,7% dans les établissements de plus de 30 agents), où "le poids des contraintes physiques et morales" est plus important, relève l'étude.
Le coût moyen des absences (congés maternité inclus) a augmenté de 31% entre 1998 et 2005. Alors qu'il s'établissait à 1.534 euros par agent en 1998, il a atteint 2009 euros par agent en 2005. La hausse du coût moyen des absences a été particulièrement sensible dans les groupements de communes les plus grands (37% depuis 1998). "Ces structures ont connu en effet un accroissement considérable de leur activité, notamment sur des métiers à risque" commente l'étude.
En 2005, 37 agents sur 100 ont bénéficié d'au moins un arrêt de travail. La grande majorité ont été des arrêts en maladie dits "ordinaires". Ces arrêts ont le coût moyen le plus faible (1.216 euros), mais s'ils sont courts et répétés, "ils ont souvent des conséquences économiques plus lourdes que des arrêts moins fréquents mais plus longs, observe Dexia Sofcap. En effet, ils perturbent considérablement l'activité car ils ne permettent ni d'anticiper, ni
de planifier d'éventuels remplacements".
Même s'ils ne représentent que 5% de l'ensemble des arrêts, les congés "longue maladie" et les congés "longue durée" qui peuvent aller jusqu'à 3 ans et 5 ans, concentrent 43% des indemnités journalières versées. Les congés de longue durée coûtent en moyenne 60.000 euros.
Mais, prévient l'assureur, ces moyennes ne rendent compte que des coûts directs liés aux absences pour raison de santé. Les coûts indirects comme la désorganisation des services et la moindre qualité du service rendu à l'usager "peuvent se révéler largement supérieurs aux coûts directs".


Thomas Beurey / Projets publics

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