L'ensemble des acteurs de l'économie sociale et solidaire (ESS) se sont retrouvés les 17,18 et 19 juin 2011 au Palais Brongniart pour les Etats généraux de l'économie sociale et solidaire, lancés par Claude Alphandéry, président de France active et du Labo de l'économie sociale et solidaire. Objectifs de ces journées : élargir le cercle des acteurs mobilisés, convaincre les citoyens qu'une autre économie est possible et influencer les décideurs. Des objectifs a priori atteints, si l'on observe le nombre de participants à ces Etats généraux, plusieurs milliers, dans un lieu hautement symbolique. Les Etats généraux auront aussi été l'occasion de rendre visible un mouvement essentiellement parti des territoires. "Ce qui se passe dans cette mobilisation des territoires reste trop peu visible au niveau national, explique Laurent Fraisse, socioéconomiste au Laboratoire interdisciplinaire pour la sociologie économique (Lise) et membre du Labo ESS. C'est bien au niveau local que se fait l'ESS mais on a besoin aujourd'hui que le niveau national, voire européen, réponde présent sur ce secteur, or il y a pour le moment un décalage entre ce qui se passe localement et nationalement." Et de citer les actions engagées par bon nombre d'élus sur le territoire, que ce soit en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Bourgogne ou Ile-de-France. La manifestation a aussi été l'occasion de faire le point sur les "Cahiers d'espérances" qui ont été construits depuis le début de l'année 2011. Plus de 400 cahiers de ce type ont ainsi été remontés de tous les territoires, qui constatent une aggravation des difficultés de vie des populations. Le laboratoire va se donner le temps d'analyser ces cahiers pour en faire ressortir des propositions, comme par exemple la reconnaissance législative des coopératives d'habitat, une forme de propriété collective entre la propriété individuelle et le logement collectif ou le développement des circuits courts pour une alimentation plus saine.

Loi cadre

Les Etats généraux ont aussi permis aux acteurs d'avancer leur proposition phare : la création d'une loi cadre autour de l'ESS qui permette la reconnaissance de cette économie. "Il faut aussi que cette loi cadre soit associée à des propositions sur ce que l'ESS peut apporter en matière de transport, de logement, de santé… Ce qu'elle peut apporter à la société", détaille Laurent Fraisse. Et c'est justement ce travail qui va être maintenant réalisé. Des orientations concrètes seront ainsi présentées à l'occasion du comité de pilotage de l'ESS le 29 juin. Elles seront ensuite portées auprès des futurs candidats à la présidentielle de 2012.
Actuellement, l'économie sociale et solidaire représente 10% de l'emploi salarié national et 8% des salaires. Une part non négligeable qui devrait encore augmenter au fil des années, offrant des perspectives favorables à l'emploi et suscitant l'attrait des cadres, grâce à ses valeurs. Ce secteur a contribué à la croissance de l'emploi à hauteur de 18,1%, soit l'équivalent de 104.176 emplois entre 2006 et 2008. Il attire particulièrement les jeunes. 25% du recrutement de l'économie sociale et solidaire est ainsi constitué par les jeunes, d'après l'Union de syndicats et groupements d'employeurs représentatifs dans l'économie sociale (Usgeres).

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