"L'avenir de l'Europe passe par les collectivités !" Le vice-président du Comité des régions (CdR), Michel Delebarre, en est plus que jamais convaincu. En ces temps de crise, il lui semble essentiel de mieux associer les élus locaux aux politiques communautaires. C'est ce message qu'il délivrera aux côtés de ses homologues européens lors du sommet des villes et des régions qui s'ouvrira à Prague jeudi 5 mars. Le Comité des régions réunit dans la capitale tchèque 500 élus représentant plus de 250 autorités locales pour faire entendre leur voix et montrer leur volonté de participer aux décisions prises. D'autant qu'elles sont fortement mises à contribution dans les différents plans de relance nationaux et européen. Interrogé par Localtis, Michel Delebarre rappelle que "60% des directives européennes sont appliquées par les collectivités et 70% des investissements publics européens sont décidés au niveau local. Difficile face à ce constat de laisser les élus locaux à l'écart". Face à la crise, les élus viennent aussi à Prague écouter les propositions du président de la Banque européenne d'investissement (BEI), Philippe Maystadt, qui avait averti les régions et villes dès novembre 2008 que la crise aurait un lourd impact sur les collectivités territoriales. Les élus locaux et régionaux, qui souvent sont dans l'expectative concernant leurs investissements à venir, attendent du président de la BEI une évaluation de la profondeur et de la durée de la crise financière, ainsi que de l'information sur les aides concrètes que la BEI met à la disposition des collectivités territoriales. Philippe Maystadt a déjà esquissé quelques réponses : "Nous avons décidé de moderniser et de simplifier les prêts accordés aux collectivités locales, explique-t-il dans un communiqué. Nous espérons pouvoir utiliser un certain nombre de fonds supplémentaires libérés dans le cadre de notre initiative en faveur de la lutte contre le changement climatique et qui vise à promouvoir l'efficacité énergétique au niveau local, par exemple en investissant dans la rénovation des bâtiments publics, les logements sociaux ou des flottes de bus plus propres. L'idée serait de développer et financer des programmes en faveur de l'efficacité énergétique avec des produits de la BEI destinés à augmenter les ressources budgétaires limitées des gouvernements locaux et régionaux, y compris en recourant à des solutions de partenariat privé-public."
Au cours du sommet, les régions et les villes vont en outre répéter leur engagement en faveur de la solidarité et de la compétitivité. Dans le débat sur l'avenir de la politique de cohésion qu'introduira Danuta Hübner, la commissaire en charge de la politique régionale, le CdR va réaffirmer son attachement à la notion de cohésion territoriale qui "doit permettre la prise en compte de l'ensemble des villes et régions européennes, et non pas seulement ceux qui sont les plus défavorisés". "Tous les élus locaux s'accordent sur l'utilité et la nécessité des fonds structurels pour orienter les projets communautaires, ajoute Michel Delebarre. C'est pourquoi le débat sur l'évolution du budget européen représente un enjeu très important pour les autorités locales."
Dans la perspective des élections européennes, le sommet de Prague marquera aussi le lancement d'une campagne de mobilisation des régions et collectivités locales en faveur du scrutin de juin. Un appui qui pourrait être décisif quand on regarde les résultats de l'eurobaromètre consacré au rôle et à l'influence des autorités locales et régionales au sein de l'Union européenne. On y apprend que 59% des Européens pensent que les autorités publiques locales ne sont pas suffisamment prises en compte lorsque l'on décide les politiques au sein de l'UE. Ce pourcentage monte à 74% pour la France. Nul doute que l'implication de leurs représentants locaux dans la campagne européenne leur montrera le chemin des urnes.
Les conclusions qui seront adoptées à l'issue du sommet seront présentées aux chefs d'Etat et de gouvernement lors du conseil européen de printemps et aux participants à la réunion du G20, le 2 avril prochain.
Caroline Garcia / Welcomeurope
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