Réalisée avec le soutien de l'Ademe, l'enquête que vient de réaliser Amorce est la troisième du genre sur les modalités et prix de reprise des papiers qui sont collectés et triés par les soins des collectivités locales. D'un centre de tri à l'autre, les pratiques sont très divergentes, ce que confirme l'étude et  a d'ailleurs compliqué un peu sa réalisation, tout comme la possibilité d'en tirer des leçons. De grands traits peuvent néanmoins être tirés. Ainsi, deux sortes de papiers sont pris en compte : les papiers graphiques (magazines et journaux qui, une fois triés, nécessitent d'être désencrés) et ceux, moins cotés, qui correspondent aux papiers et cartons mêlés et triés ("gros de magasin"). Très peu de collectivités trient d'autres catégories telles que les papiers bureautiques. Point fort de cette enquête : près d'un tiers des collectivités sous convention avec l'éco-organisme EcoFolio y ont répondu, soit près de 300 d'entre elles.
Pour les papiers graphiques, le repreneur est dans plus de trois quarts des cas unique. La proportion est à peu près la même pour les autres types de papiers. Le plus souvent, il s'agit d'un papetier (une collectivité sur deux) ou d'un prestataire de collecte et/ou de tri (une sur trois). Plus rares, les collectivités en contrat avec un négociant sont souvent plus grosses. Certaines font aussi exception et affichent plusieurs repreneurs, parfois jusqu'à six. Au gré des besoins, le prix est alors déterminé lot par lot, et selon des formules de révision calées sur des indices fournis par la presse spécialisée. De plus en plus souvent soumis à une clause de confidentialité, ces prix de reprise font parfois l'objet d'un plafond. Bien que variables, ils atteignent en moyenne pondérée 82 euros la tonne.
Une autre moyenne intéressante est fournie par cette étude : le tonnage moyen de papier trié rapporté à l'habitant. Il représente 18 kg/hb/an de papier trié et revendu. De son côté, EcoFolio fournissait en 2010 un chiffre à peu près similaire, de l'ordre de 20 kg/hb/an. Les collectivités les plus performantes, c'est-à-dire celles qui dépassent la barre des 40 kg/hb/an, sont de petite taille et/ou touristiques. Une fois les matériaux triés et repris, leur recyclage est majoritairement effectué en France, même si les papiers les moins nobles partent souvent ailleurs en Europe. Une poignée de collectivités les voient également partir en dehors de l'UE. Nombreuses aussi sont celles qui ne savent pas forcément où ils échouent. Une chose est sûre : les matières vendues servent principalement à fabriquer de nouveaux papiers ou bien des emballages.
 

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