La Fédération hospitalière de France (FHF) et l'Ecole des hautes études en santé publique (EHESP) publient une étude originale sur la situation financière et budgétaire des Ehpad publics autonomes. Commanditée par la FHF - qui représente également les maisons de retraite publiques - et réalisée par un enseignant à l'Institut du management de l'EHESP, ce travail couvre la période 2005-2011. Il englobe l'ensemble des 1.172 Ehpad autonomes.
Le plus intéressant concerne la situation financière de ces établissements. Il en ressort que "les Ehpad publics autonomes présentent globalement de bons équilibres financiers". Leur fonds de roulement net global est positif et "couvre largement le besoin en fonds de roulement pour dégager une trésorerie de niveau élevé". A la fin de 2011, celle-ci équivalait au chiffre confortable de près de 110 jours de charges. Ce ratio s'est amélioré tout au long de la période étudiée, passant de 68 jours en 2005 à 91 en 2009 et 110 en 2012. Le rapport constate ainsi que "la grande majorité des Ehpad publics autonomes présente une structure financière normale ou saine (93%)", quelle que soit la taille de l'établissement.
Cette bonne santé financière - et notamment celle du fonds de roulement d'investissement (FRE) - a permis aux Ehpad concernés d'investir. Les immobilisations de constructions ont ainsi progressé de 68% sur la période, avec toutefois un léger tassement en 2011. Le coût immobilier à la place est estimé à 90.300 euros, avec cependant une forte dispersion selon la taille de l'établissement : 54.800 euros pour un établissement de plus de 120 places, mais 139.300 euros pour une structure de moins de 40 places.
En termes de financement des investissements, les Ehpad publics autonomes mobilisent trois sources de recettes : les emprunts nouveaux (59%), l'autofinancement (5%) et les apports et subventions (36%). Comme le relève le rapport, "on peut se demander si la recherche du strict équilibre de la section d’investissement ne conduit pas les gestionnaires et leurs autorités à présenter ou approuver des emprunts excessifs". En dépit de ce recours important à l'emprunt, les Ehpad publics autonomes affichent un taux d'endettement modéré et stable sur toute la période, autour de 34%. Enfin, compte tenu de leurs résultats "régulièrement excédentaires", ces établissements présentent une bonne capacité d'autofinancement (CAF), avec un taux de 8,3% en 2011. Celui-ci tend toutefois à se contracter après avoir atteint le chiffre record de 10% en 2009.
Sur le plan budgétaire, l'étude montre que les Ehpad publics autonomes - d'une capacité moyenne de 90 places - présentent un coût moyen à la place de 36.585 euros, avec de faibles écarts selon la taille de l'établissement (38.950 euros dans les structures de moins de 40 places et 36.602 euros dans celles de plus de 2010 places). Leurs dépenses totales sont de 559 millions d'euros pour le groupe 1 (exploitation : dépenses d'exploitation courante, charges médicales et autres dépenses), de 2,6 milliards d'euros pour le groupe 2 (personnel) et de 497 millions pour le groupe 3 (structure : dotations aux amortissements et aux provisions, frais financiers...). Entre 2005 et 2011, les dépenses de ces trois groupes ont augmenté respectivement de 22%, 25% et 41%.
Pour leur part, les produits des trois sections tarifaires sont de 1,572 milliard pour l'hébergement, de 527 millions d'euros pour la dépendance et de 941 millions pour les soins. Sur la même période, les recettes de ces trois sections tarifaires ont progressé respectivement de 27%, 36% et 90%.

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