La deuxième édition de la Journée nationale citoyenneté et fraternité (JNCF) aura lieu le 15 octobre 2022. L’Observatoire national de l’action sociale (Odas), sept associations d’élus – l’AMF, l’AMRF, l’APVF, France urbaine, Intercommunalités de France, Villes de France et Ville & Banlieue - et une quarantaine d’autres partenaires dont de nombreuses associations et fondations – telles que l’ADMR, la Fédération des centres sociaux, la Fehap, le Groupe SOS, l’Uniopss… – appellent "toutes les forces vives de la société" à se mobiliser lors de cette journée présentée comme "le point de départ d’un mouvement durable de consolidation des liens sociaux et des repères collectifs".

"Aujourd’hui, ce qui mine nos démocraties, c’est le manque de solidarités actives", estime le philosophe et sociologue Frédéric Lenoir, qui participait le 15 septembre 2022 à la conférence de presse de présentation de la démarche. Pour celui qui a cocréé la fondation Seve (Savoir être et vivre ensemble) ayant pour ambition d’aider les enfants à "grandir en discernement et en humanité", la fraternité constitue "une réponse essentielle" aux "deux menaces de l’individualisme utilitariste et du communautarisme sous toutes ses formes".

Ainsi, le 15 octobre prochain, tout type d’action encourageant cette citoyenneté active pourra être porté. Parmi les exemples cités par les organisateurs : la tenue d’un atelier participatif, l’organisation de repas de quartier – l’association Voisins solidaires promouvant la fête des voisins est partenaire – ou d’une journée citoyenne de réalisation de chantiers d’intérêt général (voir notre article), la création d’un "vivier de compétences" d’habitants prêts à donner quelques heures de leur temps, une "mobilisation des aînés en faveur de la jeunesse", des actions de préservation de l’environnement ou encore la valorisation du bénévolat dans les établissements et services sociaux, médico-sociaux et sanitaires.

Un appel à signer des "chartes municipale de la citoyenneté et de la fraternité"

Les maires seront en particulier à la manœuvre, "la construction d’un projet de mobilisation de toutes les énergies et de revitalisation des valeurs" étant "l’ADN municipal", pour Jean-Louis Sanchez, président de l’Odas. Ainsi chaque commune volontaire pourra signer une "charte municipale de la citoyenneté et de la fraternité" dans laquelle elle s’engage à "valoriser davantage la convivialité, l’écoute et l’entraide entre les habitants", à "renforcer davantage les rapports entre générations" et à "encourager davantage l’engagement citoyen".

Pour Fanny Lacroix, maire de Châtel-en-Trièves (Isère) et vice-présidente de l’Association des maires ruraux de France (AMRF), les communes peuvent favoriser la "citoyenneté active" et permettre à chacun de "pouvoir inscrire sa trace de manière très concrète sur l’environnement qui l’entoure". "Sur mon village aujourd’hui, la citoyenneté active c’est autant de construire des étagères dans le café-épicerie associatif, qu’ont ouvert les habitants parce que nous n’avions plus de lieu pour nous retrouver, que de planter des légumes dans le jardin partagé, de transmettre des savoir-faire dans les activités périscolaires de notre classe unique que nous avons pu sauver ensemble en faisant la commune nouvelle", illustre la maire du village de 500 habitants. Pour la journée nationale du 15 octobre, sa commune prévoit de remettre une "médaille de la fraternité et de la solidarité active" à "certains citoyens qui, dans leurs actions de tous les jours, contribuent activement à faire vivre ces valeurs".

Adjoint au maire de Sarcelles et vice-président de Ville & Banlieue, Saïd Rahmani propose quant à lui de "faire remonter des initiatives" et de les "labelliser" à l’occasion de la journée du 15 octobre. Il estime que la signature de la charte peut aussi être l’occasion de développer de nouvelles actions. L’enjeu est pour lui de fédérer les acteurs soucieux d’être "tous ensemble garants du pacte républicain, pour permettre aux générations à venir de se sentir pleinement français, d’avoir cet attachement à notre pays".

197.000 sapeurs-pompiers volontaires, témoins privilégiés de la citoyenneté active

Constatant tous les jours lors des interventions "le désarroi des populations et la solitude des gens", notamment du fait de l’évolution des liens familiaux et de la fracture numérique, la Fédération nationale des Sapeurs-pompiers rejoint cette année le mouvement. Forte de son réseau de 6.100 casernes, elle entend rappeler que 197.000 sapeurs-pompiers, soit 80% des effectifs, sont volontaires.

Les pompiers cherchent à recruter davantage de forces, mais aussi à sensibiliser sur la nécessaire "résilience des territoires" qui passe par la connaissance par les populations des gestes de secours et des bons réflexes en situation de crise (inondations, incendies, etc.), explique Eric Brocardi, responsable de la communication de la Fédération nationale des Sapeurs-pompiers.    

"La date du 15 octobre, c’est un temps fort qui va permettre de mettre en lumière toutes les initiatives déjà existantes", souligne Sarah Garrido, responsable du pôle économie sociale et solidaire, solidarité et action sociale de la Ligue de l’enseignement. Cette dernière cite notamment l’action des centres sociaux et des tiers-lieux en faveur du lien social.

Des actions sont petit à petit référencées sur le site internet de la Journée nationale citoyenneté et fraternité, sur lequel on trouve également un kit de communication et des idées d’initiatives pour "promouvoir les concepts de citoyenneté et de fraternité", "favoriser l’engagement citoyen" et "développer le lien social". L’Odas et les différents partenaires se donnent rendez-vous en mai prochain, mois où sont souvent organisées localement des journées citoyennes, pour dresser un premier bilan de cette mobilisation nationale

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