Permettre la montée en compétence des individus comme des organisations à l’échelle locale, en s’appuyant sur une pluralité d’acteurs et au service du collectif : tel est l’objectif des "territoires apprenants", centrés sur la valeur cardinale de l’apprentissage. Ce concept, porté notamment par l’Unesco et son partenaire, le comité mondial pour les apprentissages tout au long de la vie, anime une poignée de projets en France dont certains ont été évoqués lors d’un webinaire organisé par l’Association française de réflexion et d'échange sur la formation (Afref), mercredi 23 juin.

Le club d’entreprises du Pays de Vannes s’est ainsi mué en "territoire apprenant". Depuis 2005, il organise des événements avec des établissements d’enseignement supérieur afin de renforcer les liens avec la jeunesse dans le cadre du "Printemps de l’entreprise". Aujourd’hui, la démarche rassemble plusieurs réseaux d’entreprise (Centre des jeunes dirigeants, Chambre de commerce et d’industrie…), des écoles de tous types, mais aussi l’agglomération Golfe du Morbihan Vannes, la mission locale du pays de Vannes… Convaincre les collectivités de rejoindre l’initiative n’a rien d’évident : "On a des élus qui nous disent : de quoi vous vous mêlez ? On leur dit : travailler avec nous", décrit Jean-Marc Bienvenu, président de l’association.

Quatre "villes apprenantes" reconnues par l’Unesco 

Pour permettre l’accès à des apprentissages de qualité, sept domaines d’action ont été définis : la transition écologique, les médias et l’accès à l’information, la valorisation des outils manuels, la citoyenneté, l’innovation pédagogique, l’investissement pour les compétences futures et la création de liens territoriaux. L’association s’attelle désormais à la définition d’une gestion territoriale des emplois et des compétences, avec les chambres consulaires et Pôle emploi. "La GTEC n’existe pas encore sur notre territoire, mais on y travaille", souligne Jean-Marc Bienvenu, qui se dit "sidéré de voir la non-connaissance de ce que chacun fait" sur le territoire. 

Dans l’Hexagone, on dénombre aussi quatre "villes apprenantes" reconnues par l’Unesco : Clermont-Ferrand, Mantes-la-Jolie, Montpellier et Évry-Courcouronnes. Cette dernière commune, située en Essonne, a misé sur la valorisation des filières scientifiques, "moins discriminantes que les sciences sociales", de l’avis de Jérémie Durand, directeur de la Ville apprenante et des apprentissages tout au long de la vie à la mairie d’Évry-Courcouronnes. "La démarche a pour objectif de partir des besoins des habitants", ajoute-t-il. La ville a ainsi dressé le constat d’un décalage entre les emplois locaux et les habitants : "les habitants d’Évry, peu qualifiés, vont travailler à l’extérieur de la ville" tandis que les "emplois plutôt qualifiés sont occupés par d’autres", observe la chargée de mission Alexandra Lion. En montant "un parcours scientifique qui permet au plus grand nombre d’accéder à ces filières professionnalisantes ou qualifiantes", la ville d’Évry-Courcouronnes espère ainsi favoriser l’accès des populations locales à des emplois sur le territoire, marqué par la présence d’entreprises et d’établissements de recherche valorisant la technologie et l’innovation (Génopole, Cnes, Safran…).

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