Commerçants et habitants sont "pris en otage par des casseurs" et les pertes sont de l'ordre de plusieurs "millions d'euros dans nombre de grandes villes", dénonce l’association France urbaine, qui réunit les élus des grandes villes et métropoles, dans un communiqué du 10 février. France urbaine cite les villes de "Bordeaux, Dijon, Lyon, Nantes, Paris, Rennes, Rouen, Saint-Etienne, Toulouse...". L'association "demande au Premier ministre une rencontre avec le ministre de l'Économie (...) et la ministre de la Cohésion des territoires" afin "de définir les modalités d'indemnisation et d'accompagnement, au nom de la solidarité nationale".
Parmi les préjudices subis, ces élus citent, pour "les contribuables locaux", des dégradations de biens publics, la "mobilisation des services de la ville et des forces de l'ordre". Et pour les commerces, des dégradations, des pertes de recettes et des "pertes d'emplois". Selon Procos, la Fédération du commerce spécialisé, les seuls mois de novembre et de décembre ont vu le chiffre d'affaires du commerce spécialisé chuter respectivement de -6,8% et de -3,9%, par rapport aux mêmes mois de 2017, "avec un pic à -12% au 17 décembre".
La secrétaire d'État à l'Économie, Agnès Pannier-Runacher, a exhorté vendredi les commerçants et entreprises touchés par les actions des gilets jaunes à solliciter les mesures d'accompagnement mises en place, car les demandes sont à ce jour "extrêmement limitées".

"3 millions d’euros en complément des actions des collectivités" 

Le 8 février dernier, le Premier ministre, Édouard Philippe, a écrit à la maire socialiste de Rennes, Nathalie Appéré, pour lui annoncer que sa municipalité et les villes qui ont été "particulièrement affectées par les mouvements sociaux" bénéficieront d'une enveloppe totale de trois millions d'euros pour relancer l'activité en centre-ville. "J'ai décidé que l'État consacrera trois millions d'euros pour relancer l'activité commerciale dans les villes particulièrement affectées par les mouvements sociaux, afin de faire revenir les clients", a écrit le Premier ministre dans une lettre à Nathalie Appéré, rédigée avant son déplacement à Rennes vendredi. "Ces financements viendront en complément des actions des collectivités locales. La ville de Rennes pourra donc en être bénéficiaire", ajoute Édouard Philippe qui invite la maire à communiquer à Bercy le plan de relance qu'elle entend mettre en oeuvre avec ses partenaires locaux. 

"Des outils encore trop peu utilisés"

"Au-delà des enjeux sécuritaires, il y a les enjeux économiques", souligne le Premier ministre, en rappelant que "depuis le début de la crise, le gouvernement a mis sur la table un ensemble de mesures puissantes visant à accompagner les commerçants" : activité partielle, prêts de trésorerie, étalement des charges fiscales jusqu'à 20 mois. Mais "ces outils sont à ce stade encore trop peu utilisés y compris à Rennes", constate le chef du gouvernement qui dit vouloir "inciter l'ensemble des commerçants (à) les mobiliser".
Édouard Philippe indique avoir aussi "demandé aux assureurs de garantir une prise en charge rapide et bienveillante des dommages, qui tient compte du contexte et du caractère répété des événements".

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