"Le mode de paiement n'est pas au rendez-vous !" L'Union nationale des missions locales (UNML) a fait les comptes. Dans le cadre de la loi de finances pour 2019, il manquerait 80 millions d'euros pour mettre en œuvre la garantie jeunes, dont les missions locales sont chargées. "Sur les 160 millions d'euros prévus pour 2019, il n'y a finalement que 80 millions d'euros en paiement pour 2019, le reste, soit 80 millions d'euros, sont réservés pour 2018, il y a bien un problème", explique-t-on à l'UNML. D'autant plus que les objectifs en matière de garantie jeunes restent les mêmes, à savoir 100.000 jeunes par an, comme en 2018. Au total, depuis le lancement du dispositif en octobre 2013, plus de 300.000 jeunes ont été accompagnés.

Un réseau déstabilisé

En réaction à la situation et au risque que cela fait peser sur les structures et, à terme, sur les jeunes eux-mêmes, Jean-Patrick Gille, président de l'UNML, a transmis le 1er avril 2019 un courrier à Emmanuel Macron, demandant une audience dans un délai très rapproché pour obtenir une clarification des intentions de l'exécutif. "Les missions locales sont mises dans l'incapacité de répondre aux besoins d'accompagnement de centaines de milliers de jeunes et de satisfaire les objectifs du plan d'investissement dans les compétences (PIC) et du plan Pauvreté", souligne Jean-Patrick Gille dans son courrier au chef de l'État.
"Malgré son efficacité démontrée, l’action du réseau des missions locales 'pour' et 'avec' les jeunes est régulièrement déstabilisée depuis plusieurs mois", indique le communiqué de l'UNML du 1er avril. En effet, des hypothèses de fusion entre missions locales et Pôle emploi ont été avancées par le gouvernement en juillet 2018 pour être finalement abandonnées. Les missions locales ont ensuite subi une baisse de leurs crédits dans le cadre de leur convention pluriannuelle d'objectifs (CPO) et des retards de versement de leurs subventions en 2019. Une situation qui pèse sur certaines missions locales, comme cela a été rappelé lors de la conférence des présidents des missions locales le 28 mars 2019.

Confier aux missions locales tout jeune qui a besoin d'un accompagnement

Les conclusions du rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur l'"Évaluation du partenariat renforcé entre Pôle emploi et les missions locales" rendu public le 15 mars 2019 se sont ajoutées aux difficultés des missions locales. Si ce rapport estime que ce travail de partenariat est réussi, il préconise de créer des groupements d'intérêt public (GIP) entre les deux parties. Pour l'UNML, les inspecteurs n'ont pas mesuré les conséquences de la proposition, sur le plan juridique (les agences de Pôle emploi ne disposant pas de statut juridique autonome), financier (coût que représenterait la création et le fonctionnement d'un GIP), sans compter les questions politiques (qui assurera le pilotage du GIP ?) et de ressources humaines (animation des équipes, statut et rémunération). "En outre, moduler les crédits versés par Pôle emploi aux missions locales en fonction de la performance reviendrait à considérer les missions locales comme de simples prestataires de Pôle emploi", dénonce l’UNML.
Pour simplifier le fonctionnement, Jean-Patrick Gille propose de confier aux missions locales tout jeune qui a besoin d'un accompagnement ou d'un accompagnement renforcé.

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