Depuis que le palmarès des "Villes et villages où il fait bon vivre" existe, l'engouement des Français pour l'Ouest ne se dément pas. Angers, Bayonne et Biarritz trustent les 3 premières places de ce classement dont la 5e édition a été publiée ce dimanche 28 janvier. Suivent Anglet, Annecy, Lorient, Rennes, la Rochelle, Brest et Rodez. Le classement des villages (moins de 2.000 habitants) confirme cette appétence pour le Pays basque : Guéthary (près de Biarritz) arrive en tête devant deux communes normandes : Martinvast (50), et Épron (14). Une attractivité qui n'est pas sans poser des difficultés et des tensions sur le marché immobilier.

Ce classement est établi depuis cinq ans maintenant par l’association Villes et villages où il fait bon vivre, présidée par le conseiller en communication Thierry Saussez (directeur du service d'information du gouvernement de 2008 à 2010) dans l'idée de porter un regard sur l’ensemble des 34.808 communes de France métropolitaine à partir de critères les plus objectifs possibles. Le palmarès s'appuie sur 187 critères rassemblés en 11 catégories (qualité de vie, sécurité, protection de l’environnement, santé, commerces et services, transports, éducation, sports et loisirs, finances et impôts locaux, solidarité, attractivité immobilière). Il s'appuie sur un sondage exclusif Opinionway réalisé chaque année auprès d’un panel représentatif constitué de plus de 1.000 personnes, permettant de pondérer les critères les plus en vue. Cette année, la "qualité de vie" arrive largement en tête (74%) des critères considérés comme les plus importants pour définir une ville où il fait bon vivre, devant la sécurité (68%) et la santé (48%).

"L'idée de ce palmarès est née il y a 7 ou 8 ans, nous étions très inspirés par les différents labels comme les Villes et villages fleuris, les Villes d'art, mais on a voulu révolutionner le système avec un palmarès qui couvre l'ensemble des communes et qui porte sur tous les aspects de la vie locale", explique Thierry Saussez. Reposant sur des données officielles, telles que les chiffres de l'Insee ou ceux du ministère de l'Intérieur, il se veut totalement indépendant.

"Désamour pour les grandes villes"

Pour la première fois cette année, il intègre les finances et impôts locaux pour distinguer "les communes les plus vertueuses" et "tenir compte de l'exaspération des Français face aux taxes et impôts locaux", notamment la taxe foncière, précise Thierry Saussez. Ce critère conforte les villes de l'Ouest mais "entraîne des progressions significatives spécialement en Ile-de-France", avec des villes comme Asnières, Boulogne Billancourt, Saint-Germain-en-Laye, souligne l'association, dans son communiqué.

Le palmarès traduit aussi un "désamour pour les grandes villes", estime l'association. Observé depuis le début du classement, il tend à s'accentuer, notamment chez les trois premières villes françaises : pour la première fois, Paris sort du "top 100" et se classe 103e, Marseille arrive à la 135e position et Lyon (80e) perd trois places. Même si les déménagements au départ des métropoles observés après la crise sanitaire tendent à s'essouffler (voir notre article du 10 janvier). "La reconnaissance des villes moyennes et des villages se confirme. Que ce soit sur la qualité de vie et la sécurité, les villes moyennes ont un avantage considérable. S'agissant des villages, les mieux classés se situent généralement à proximité d'une agglomération : les habitants veulent de la qualité de vie avec notamment des espaces plus grands, mais ils veulent en même temps un hôpital, une clinique, des infrastructures, des commerces…", commente Thierry Saussez. Ce dernier s'apprête à faire quelques propositions aux pouvoirs publics. "Le programme Petites villes de demain est une très bonne chose. Mais il se limite à 1.600 communes sur plus de 5.000. Il faudrait permettre aux autres de participer à leur 'club' afin de profiter des expériences, et sélectionner chez elles au moins un projet phare qui puisse être aidé."

250 communes labellisées

A côté du Palmarès, l'association propose un label aux 3.000 communes les mieux placées. Une démarche payante (en fonction de la taille de la commune) qui assure des ressources à l'association et permet en contrepartie aux communes de se valoriser. Environ 250 sont labellisées à ce jour. Pour Thierry Saussez, c'est "un coup de projecteur" sur les communes au moment où de plus en plus de Français aspirent à vivre "dans des villes à taille humaine". L'association travaille à un "diagnostic de performance communale" pour aider les communes à aller plus loin dans leur politique d'attractivité.

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