Qu'elles soient maritimes, fluviales ou de canaux, les digues dans leur dimension hydraulique ou géotechnique bénéficient désormais d'un état de l'art grâce à la publication par le Cerema ce 21 janvier d'un guide international, édité pour la première fois en français. "Ce document de référence traite en dix chapitres du cycle de vie complet des digues, les activités de surveillance, d’entretien des ouvrages existants, les outils de conception, d'évaluation, de compréhension des défaillances", explique Patrick Chassé, directeur de projet au Cerema. Sa préparation et sa traduction par un groupe d'experts, assortie de formations miroir, a nécessité plusieurs années de travail pour capitaliser les connaissances disponibles du moment et collecter les expériences, dans le cadre d'une collaboration internationale qui se poursuit. 

Toutefois, nulle prétention prescriptive ni volonté de cadrage réglementaire dans cette somme (payante) d'un millier de pages. Il s'agit de recenser les bonnes pratiques dans six pays (Allemagne, Irlande, Pays-Bas, Royaume-Uni, États-Unis) dont la France, "où la tempête Xynthia a agi il y a dix ans comme un électrochoc, a réveillé les consciences et soulevé de nombreuses questions sur la gestion de ces ouvrages", souligne Yann Deniaud, chef de la division risques hydrauliques et aménagements au Cerema. 

Chaque pays contributeur a apporté sa patte et son expertise, par exemple la France plus particulièrement au chapitre 3 qui traite des formes et fonctions des digues (les deux sont souvent liées). On comprend ainsi que ces digues n'ont de sens qu'"incluses dans un système de défense, qui est lui-même la partie structurelle du système de gestion des risques inondations", et qu'elles remplissent trois fonctions hydrauliques à la fois "pour contenir l’eau (hors des zones à préserver), la canaliser (vers l’aval) et contrôler le déversement d’eau (vers les zones d’expansion définies)". Leur inspection, l'évaluation de leurs performances, l'importance de collecter et de faire vivre des données, tout au long de la vie de ces ouvrages souvent colmatés et réparés, font aussi l'objet d'un chapitre détaillé (le chapitre 5), qui aidera très certainement à affiner dans ce domaine le partage de connaissances et ainsi la prise de décision. 

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