L'Association nationale des assistants de service social (Anas), la Fédération nationale de l'économie sociale et familiale (ESF) et la Fédération nationale des éducateurs de jeunes enfants (Fneje) viennent d'adresser un courrier commun à la ministre des Affaires sociales. Leur démarche conjointe porte sur la revalorisation des diplômes du travail social mise en place par un arrêté que Marisol Touraine a signé le 27 mars dernier. En application de ce texte paru dans le Journal officiel du 29 mars, les étudiants qui décrocheront en 2021 un diplôme d'Etat d'assistant de service social (DEASS) vont faire des envieux.
Après avoir suivi leur formation de trois ans, ils obtiendront un diplôme reconnu au niveau II (licence) du répertoire national des certifications professionnelles. S'ils le veulent, ils pourront alors poursuivre des études en Master I sans rencontrer d'obstacle, alors qu'actuellement les étudiants doivent souvent compléter leur parcours. Mais, ceux qui finiront leurs études d'assistant de service social en 2020 n'auront pas cette chance : leur diplôme sera classé au niveau III. Ce sera le cas aussi pour l'ensemble des assistants de service social en activité…
Hélas pour les personnes concernées, les règles de réévaluation des diplômes d'éducateur spécialisé, d'éducateur de jeunes enfants, d'éducateur technique spécialisé et de conseiller en économie sociale et familiale suivront la même logique.
La FSU parle d'une "véritable provocation"
Dans le courrier qu'elles ont aussi transmis à la secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion, Ségolène Neuville et à la présidente du Haut conseil du travail social (HCTS), Brigitte Bourguignon, les trois organisations professionnelles ne veulent pas admettre que la mesure restera intangible. "Nous souhaitons travailler le plus rapidement possible avec la prochaine équipe ministérielle et le […] HCTS à l'élaboration d'un processus qui permette à l'ensemble des professionnel(le)s d'accéder à ce niveau II", écrivent-elles. Dans un communiqué, la présidente de l'Anas, Anne-Brigitte Cosson précise qu'il faudrait, selon elle, "créer des passerelles [au profit des professionnels diplômés avant 2021] et la possibilité de suivre des modules sur les enseignements manquants afin de permettre à ceux qui le souhaitent d’accéder à des formations supérieures."
Les limites fixées par le gouvernement ont "provoqué un sentiment d'injustice et une incompréhension" auprès des travailleurs sociaux, pointent l'Anas, l'ESF et la Fneje, dans leur courrier. Elles parlent pour autant d'une "avancée". D'autres organisations ne partagent pas cette vision optimiste. Comme la FSU, qui parle d'"une véritable provocation" témoignant "d’un mépris et d’un manque de considération pour les travailleurs sociaux". De son côté, l’Organisation nationale des éducateurs spécialisés (Ones) évoque "une tromperie sans nom" et "un vrai recul". Ces deux acteurs demandent la rétroactivité de la reconnaissance au niveau II des formations des travailleurs sociaux.
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