France Telecom a déposé un recours devant le tribunal administratif pour excès de pouvoir, contestant ainsi la légitimité de la ville de Paris à intervenir dans le domaine des télécommunications et plus particulièrement du wifi (connexion internet sans fil). Ce recours a été déposé au titre de l'article L.1425-1 du Code général des collectivités territoriales. Le porte-parole de France Télécom rappelle que cet article a été instauré "pour ne pas créer de concurrence déloyale entre les opérateurs et les collectivités locales" et prévoit à ce titre qu'une collectivité ne peut gérer elle-même un réseau public de télécommunications que si elle permet à tous les opérateurs de l'utiliser ou si cette gestion directe intervient à l'issue d'un appel d'offres infructueux.
Dans le cadre du réseau "Paris wifi", un appel d'offres a bien été lancé et a permis en février 2007, d'attribuer aux sociétés SFR et Alcatel-Lucent la réalisation du marché visant à équiper la capitale de 400 points wifi (hotspots), accessibles gratuitement pendant les heures d'ouverture des services municipaux (bibliothèques de la ville, maisons des associations, maisons de l'emploi, musées municipaux...). Le marché attribué n'en doit pas moins respecter les règles de concurrence.
Le wifi municipal gratuit porte-t-il atteinte au développement du wifi "d'affaires" payant ? Il semblerait que France Télécom en soit convaincu. France Telecom, qui compte plus de 2.250 bornes d'accès wifi payantes dans la capitale, argue d'un précédent européen : à Prague, en 2005, la municipalité entendait créer un réseau wifi gratuit financé par des fonds publics. Le projet avait été bloqué par la Commission européenne par souci de respect de la concurrence et la ville avait alors lancé un réseau dont elle était propriétaire et dont elle proposait la location aux différents opérateurs.
Quoi qu'il en soit, si le tribunal administratif de Paris venait à admettre les arguments de l'opérateur historique, la mairie de Paris pourrait se pourvoir en cassation devant le Conseil d'Etat. Il est en tout cas étonnant de constater que le recours a lieu plus de six mois après que le candidat a répondu à un appel d'offres dont, a priori, il ne contestait pas le bien fondé.
France Télécom n'en est toutefois pas à son premier coup d'essai en la matière. On se souvient qu'en octobre 2006, il est vrai dans un tout autre contexte, le candidat malheureux dans une procédure d'appel d'offres destinée à sélectionner l'hébergeur de données de référence pour la mise en place du Dossier médical personnel (DMP), était parvenu à faire annuler par le tribunal administratif de Paris la procédure d'appel d'offres, obligeant ainsi le GIP-DMP à lancer une nouvelle procédure. Du côté de l'hôtel de ville de Paris, on se dit toutefois "assez serein" sur cette procédure.

Eric Barbry, Isabelle Pottier / Cabinet Alain Bensoussan (avec AFP)

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