"Le déficit pluviométrique de l'automne 2011 et de cet hiver est préoccupant sans être alarmant (...) et est à l'échelle nationale proche de 25%", a indiqué le ministère de l'Ecologie le 11 avril à l'issue de la première réunion cette année de la Commission de suivi hydrologique réunissant des représentants des usagers et gestionnaires de l'eau, des élus et experts. Janvier, février et mars 2012 ont été marqués par une sécheresse hivernale "qui a fait suite à un automne 2011 déjà très sec sur la quasi-totalité du territoire" à l'exception de la région Paca. Le déficit pluviométrique a atteint le niveau observé à la même date en 1990 (25%) ou 2005 (26%) "mais sans atteindre le déficit historique de 1973 (28%) ou 1989 (29%)".
Selon la Commission de suivi hydrologique, la moitié ouest du pays connaît "la situation la plus problématique". Dans le quart sud-ouest en particulier, le déficit pluviométrique est proche des records des cinquante dernières années. Ce déficit a notamment atteint 35% pour la région Midi-Pyrénées. Pour la région toulousaine, par exemple, le déficit en pluies a grimpé en mars à 60% par rapport à la normale, selon Météo France. En Loire-Atlantique la préfecture a, depuis début avril, déjà pris des mesures de restriction d'eau dans le nord du département. Il y est notamment interdit d'arroser les espaces verts, de laver son véhicule à domicile et de nettoyer les voiries et terrasses en puisant dans les réseaux d'alimentation en eau potable. Dans l'Hérault aussi, la préfecture a interdit depuis fin mars l'arrosage des pelouses, jardins et terrains de sports, en raison "d'un déficit pluviométrique de 90% par rapport à la normale sur la période 1971-2000".
Le dernier relevé mensuel du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), publié ce 12 avril, dresse le même constat alarmiste sur la situation au 1er avril. Près de neuf nappes phréatique sur dix (89%) affichaient à cette date un niveau "inférieur à la normale" en France, soit une nette hausse par rapport au 1er mars (80%). "C'est le cas sur la plus grande partie du Bassin parisien, sur le secteur du Rhône et dans le Sud-Ouest", souligne le BRGM. Selon lui, l'état de remplissage des nappes souterraines "se maintient très majoritairement sur des valeurs inférieures, voire très inférieures à la normale". Ce remplissage est qualifié de "très inférieur à la normale pour 30% des points suivis" et "inférieur à la normale pour 59%". Les nappes de Beauce, la nappe de la Craie en Touraine ou encore les nappes du bassin de la Garonne amont sont particulièrement touchées.
Même si le printemps est pluvieux, la situation ne sera guère améliorée. Selon Patrick Galois, prévisionniste à Météo France, "ce seront des pluies moins efficaces pour la recharge des nappes phréatiques, car une grande partie va être absorbée par la végétation par le biais de l'évapo-transpiration".
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