Olivier Véran, ministre de la Santé, et Nadia Hai, ministre déléguée chargée de la ville, ont annoncé, dans un communiqué commun, le lancement d’un appel à projet pour la mise en place de centres et maisons de santé "participatifs" dans les territoires défavorisés. L'objectif affiché est de faciliter l'accès aux soins de ville des habitants de ces territoires. Si les centres et les maisons de santé sont désormais bien installés dans le paysage sanitaire territorial (voir notre article du 22 avril 2021), la nouveauté réside dans le terme "participatif".

Ces structures ont fait l'objet d'un arrêté du 9 juillet 2021 relatif à l’expérimentation de "structures d’exercice coordonné participatives", définissant leur cahier des charges. La durée de cette expérimentation est fixée à 27 mois, à compter de la publication de l'arrêté. Outre le cahier des charges du dispositif, les annexes de l'arrêté sont censées comprendre une "liste des structures autorisées à participer à l’expérimentation à partir de juillet 2021", mais c'est en fait l'appel à projet qui va se charger de l'établir.

En pratique, ces structures devront proposer une prise en charge particulièrement adaptée aux populations précaires ou éloignées du soin. Celle-ci s'appuiera donc sur un accompagnement médico-psycho-social, mis en œuvre par une équipe pluriprofessionnelle. Cette dernière associera notamment des médecins généralistes, des auxiliaires médicaux, des psychologues, des agents d’accueil, des médiateurs en santé et des interprètes professionnels. Il est également prévu que les usagers participent, par différents moyens, au projet de santé de la structure, avec pour objectif de les rendre "acteurs de leur propre santé". Selon le communiqué des deux ministres, "cet accompagnement à la fois médical, psychologique et social, a fait la preuve de son efficacité aux États-Unis, au Canada et au Brésil, en améliorant l’accès aux soins des plus fragiles tout en réduisant les coûts pour la collectivité".

L'expérimentation, durant un peu plus de deux ans, constitue donc une phase préalable, avant une possible généralisation. Une enveloppe de 24 millions d'euros est prévue à cette fin. Elle permettra de "tester en conditions réelles le modèle économique de ces structures, afin d’atteindre un équilibre financier pérenne et soutenable, nécessaire pour leur développement". A l'horizon 2023-2024, il est prévu de créer 60 centres et maisons de santé participatifs, "et ainsi consolider les modalités d’implication des usagers dans leur propre santé afin d’apporter une réponse globale, préventive et adaptée aux difficultés rencontrées par les personnes les plus fragiles".

Dernière précision pratique : la date limite de réponse à l'appel à projets, ouvert aux structures d'exercice coordonné (centres de santé ou maisons de santé), est fixée au 15 octobre 2021.

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