Dans la course de lenteur qui semble caractériser l'élaboration du nouveau plan Alzheimer - le précédent couvrait la période 2008-2012 - une nouvelle étape a été franchie le 20 septembre, à l'occasion de la journée mondiale d'Alzheimer et des troubles apparentés. Dans un communiqué, Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, Geneviève Fioraso, secrétaire d'Etat chargée de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, et Laurence Rossignol,  secrétaire d'Etat chargée de la Famille, des Personnes âgées et de l'Autonomie annoncent en effet qu'"un nouveau plan d'actions intégrant des avancées attendues en matière de recherche, de soins et d'accompagnement pour les personnes malades et leurs proches sera présenté le 28 octobre prochain".

Un parcours interminable

Si elle se confirme - des annonces du même type par le passé n'ont pas été suivies d'effet -, cette présentation mettra fin à un parcours interminable. Le 21 septembre 2012, clôturant le dernier comité de suivi du plan Alzheimer 2008-2012, François Hollande avait en effet annoncé le lancement d'un nouveau plan, avec une extension à l'ensemble des maladies neurodégénératives (voir notre article ci-contre du 24 septembre 2012). Le chef de l'Etat subordonnait toutefois ce lancement à une évaluation du plan 2008-2012, "pour en améliorer l'efficacité", ce qui était au demeurant déjà prévu dans les orientations du plan.
Entre-temps, la Cour des comptes, dans son rapport public 2013, a rendu un avis très positif sur le bilan du plan 2008-2012 (voir notre article ci-contre du 14 février 2013). Depuis lors, la course de lenteur semble engagée. Interrogée en novembre 2013 par la commission élargie de l'Assemblée nationale dans le cadre de la préparation du projet de loi de finances pour 2014, Marisol Touraine avait pourtant indiqué que le nouveau plan était "en cours d'élaboration" et qu'il serait présenté "à la fin du premier trimestre 2014" (voir notre article ci-contre du 15 novembre). Ce devrait donc être finalement le 28 octobre.

Une "priorité forte pour la recherche, la santé et l'autonomie"
 

Dans leur communiqué du 20 septembre, Marisol Touraine, Geneviève Fioraso et Laurence Rossignol indiquent que "ce plan, qui se déclinera sur cinq années, réaffirme une priorité nationale forte pour la recherche, la santé et l'autonomie". Les mesures qui devraient être présentées le 28 octobre "permettront de répondre à quatre grands enjeux" : soigner et accompagner les malades tout au long de la vie et sur l'ensemble du territoire ; favoriser l'adaptation de la société aux enjeux des maladies neurodégénératives et atténuer leurs conséquences personnelles et sociales sur la vie quotidienne ; développer et coordonner la recherche sur les maladies neurodégénératives ; faire de la gouvernance du futur plan un véritable outil d'innovation dans le pilotage des politiques publiques et la démocratie en santé.

Deux années blanches pour le plan Alzheimer
 

Compte tenu de sa date d'annonce, le futur plan - qui couvrira à nouveau une période de cinq ans - ne produira pas ses effets avant le début de 2015. Les années 2013 et 2014 auront donc été deux années blanches. Bien sûr, cela ne signifie pas que rien n'a été fait durant cette période. Des appels d'offres pour de nouvelles Maia (maisons pour l'autonomie et l'intégration des malades d'Alzheimer) ont été lancés, les structures de répit ont progressé, le projet de loi sur l'adaptation de la société au vieillissement prévoit des mesures en faveur des aidants naturels... Tous les crédits du plan 2008-2012 n'ayant pas été consommés sur la période, les reliquats ont été reportés et les mesures en faveur de la prise en charge des malades d'Alzheimer bénéficient de financements pérennes, indépendants de la périodicité des plans dédiés (assurance maladie, CNSA...).
Mais il reste qu'après deux ans de carence, il va falloir relancer la dynamique qui avait marqué le plan 2008-2012. En outre, il demeure une question fondamentale, à laquelle la présentation du 28 octobre apportera peut-être une réponse. Le plan 2008-2012 avait bénéficié d'une enveloppe de financement spécifique de 1,6 milliard d'euros sur cinq ans. Mais, dans un contexte budgétaire qui n'a plus rien à voir avec celui d'il y a six ans, combien l'Etat pourra-t-il y consacrer ?

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