Avant d’être une régie à autonomie financière de la communauté de communes Haut-Jura Saint-Claude (28 communes, 24.459 habitants), l’Atelier des savoir-faire avait été un projet conçu par le parc naturel régional du Haut-Jura : sollicité dès 2001 par des artisans, le PNR avait commencé à imaginer un lieu dédié aux savoir-faire traditionnels et cherché un territoire désireux de le porter. Consciente de la valeur et de la spécificité des savoir-faire artisanaux dans le massif du Jura, la communauté de communes du Plateau de Lizon - fusionnée depuis avec deux autres regroupements intercommunaux au sein de la communauté de communes Haut-Jura Saint-Claude- a relevé le défi. L’EPCI et le PNR, accompagnés d’une dizaine d’artisans, ont ensuite mûri le projet durant plusieurs années.

La collectivité décisionnaire et une organisation participative

Un cabinet d’études a été chargé de proposer un statut juridique permettant à la collectivité, qui souhaitait rester décisionnaire, d’impliquer les artisans dans le projet et ses futures activités : ce fut la régie à autonomie financière. Avec un conseil d’exploitation, un comité de pilotage et quatre commissions thématiques, l’Atelier des savoir-faire bénéficie d’un fonctionnement participatif (voir encadré). Ce fonctionnement permet d’intégrer un grand nombre d’artisans dans les projets. Il a favorisé la création de liens entre eux grâce à des actions collectives comme la création d’un stand commun pour les salons. En tant que régie, l’Atelier des savoir-faire est soumis aux règles du droit public avec un personnel communautaire : cinq agents titulaires et contractuels. Il dispose d’une régie à autonomie financière dont le budget est voté par le conseil communautaire et qui permet à d’autres financeurs de supporter le coût du service. Son fonctionnement est financé par la collectivité, la région, la chambre de métiers et de l’artisanat de Franche-Comté ainsi que par les recettes de ses activités.

Des activités qui dépassent le périmètre de la collectivité

L’Atelier des savoir-faire est installé dans une ancienne tournerie, achetée et réhabilitée par la communauté de communes avec le soutien financier de l’État, de la Région et du Département. Sur 1.900 m2, il développe des activités pour mieux faire connaitre les savoir traditionnels au grand public : expositions permanentes et temporaires, stages de découverte, démonstrations, ateliers…). Par ailleurs, il propose aux artisans des conférences, des visites d’études, des actions commerciales collectives et des opérations d’innovation comme l’action "Design-moi un artisan"  (Lire l’article Stimuler l’innovation en artisanat : une intercommunalité s’implique (39). "Une soixantaine d’artisans de tout le massif du Jura sont impliqués dans nos activités, précise le directeur de la régie, Sébastien Laperrière. Certains sont formateurs, d’autres exposent dans la boutique de l’Atelier des savoir-faire via la signature de conventions, d’autres encore sont présents dans une de nos instances." Les actions et les publics de l’Atelier des savoir-faire dépassent largement le territoire de la communauté de communes. "Les stages attirent des personnes de toute la France."

Des évolutions sont en vue. Côté fonctionnement, une réflexion va être engagée en 2014 pour alléger cette organisation participative exigeante en temps et en réunions. Par ailleurs, une étude est prévue pour mesurer les pratiques et les besoins des artisans en matière de stratégie commerciale.

Lucile Vilboux / Magazine Village-L’Acteur Rural pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info

Gouvernance de l’Atelier des savoir-faire
La régie dispose d’un conseil d’exploitation chargé d’établir son règlement intérieur et de définir le programme d’actions qui sera proposé au conseil communautaire de l’EPCI. Il est composé de 11 personnes : 6 élus communautaires, 3 représentants d’artisans, 1 de la chambre de Métiers, 1 du parc. En outre, un comité de pilotage de 22 personnes permet d’élargir la concertation autour des projets : il regroupe 7 représentants du conseil d’exploitation, des représentants d’associations d’artisans et des métiers d’art et des artisans individuels. Quatre commissions thématiques réunissent également élus communautaires, artisans et partenaires pour proposer des projets. Ces dernières sont ouvertes à tous ceux qui peuvent contribuer à développer les activités de la régie.

ncG1vNJzZmivp6x7o63NqqyenJWowaa%2B0aKrqKGimsBvstFonLGolae2prrCnmauppViv6azyJ5kmq2kpLuwucieZJ%2Bhnpa7pLXEq5xmqJ%2Bqv27CwKWmq6Gjmr9uuMSsZKyZpqS2s3nFmqCrnV2Wv7W10pqlmq2oYrG2edOeqauhpKS2s7E%3D